Le rôle de la société civile dans le processus du dialogue Sud-Nord a été souligné, mardi à Alger, à l’occasion d’une rencontre organisée par la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH) avec le Réseau Algérie pour le dialogue Sud-Nord en Méditerranée.
Cette rencontre qui coïncide avec la Journée du dialogue Sud-Nord, célébrée le 26 févier de chaque année, a vu la participation de 22 associations issues de la société civile algérienne ainsi que des experts internationaux.
Intervenant à l’occasion de cette rencontre, Me Fatima-Zohra Benbraham en sa qualité de membre du Réseau dialogue Sud-Nord, a mis l’accent sur « l’importance » à accorder à la société civile ainsi que la politique de bon voisinage, estimant en outre que « l’Etat doit être à l’écoute des aspirations de la société civile ».
Elle a ajouté que la société civile « doit être indépendante du pouvoir politique », lequel, a-t-elle poursuivi, « doit instaurer les instruments juridiques à même d’asseoir les bases d’une société civile ».

Evoquant le cas de l’Algérie, Me Benbraham a indiqué que « la société civile s’organise de mieux en mieux et l’Etat est à son écoute par la mise en place des lois et d’un cadre juridique ».
L’avocate a enchaîné sur le rôle de la société civile dans ce qui est appelé « le printemps arabe » pour relever que la jeunesse algérienne a connu son « éveil » en 1988 et durant la décennie noire.
Me Benbraham a indiqué à ce propos que « c’est grâce au dialogue et à la concorde que l’Algérie a pu dépasser cet écueil », ajoutant que l’expérience algérienne « a servi » d’autres pays qui ont privilégié la voie du dialogue.
Dans le même sillage, le président de la fondation Dialogue Sud-Nord, Charles Ferdinand Nothomb, également ministre d’Etat belge, a mis l’accent sur « l’expression participative » de la société civile ainsi que les « vertus du dialogue dans la consécration de la stabilité et de la paix ».
Il a expliqué que le « bon dialogue doit être basé sur l’égalité », soulignant à ce propos que les deux rives de la Méditerranée sont dans « l’obligation de consolider un dialogue fondé sur la tolérance ».
S’exprimant au nom du Parlement européen, Karim Zeribi (député européen) a mis l’accent sur la politique de bon voisinage, rappelant que cette journée s’inscrit dans le prolongement du processus de Barcelone-1995.
En ce sens, il a estimé que les pays d’Afrique du Nord doivent d’abord aller vers une intégration régionale dans le cadre de l’Union du Maghreb arabe (UMA) et permettre ainsi, a-t-il expliqué, une « meilleure coopération avec l’Union européenne ».
Pour sa part, la présidente du Réseau Algérie dialogue Sud-Nord, Yasmina Taya, a rappelé l’importance de la conférence d’Alger (2006) sur le dialogue Sud-Nord, la qualifiant d’une vision commune du futur.
Elle a rappelé que cette conférence était intervenue dans un contexte ayant favorisé le dialogue, après que l’Algérie eut vécu une décennie noire.