Le roi du Maroc semble avoir décidé d’écouter la rue avant qu’il ne soit trop tard, ne rééditant pas ainsi l’erreur fatale de ses homologues tunisiens, égyptiens ou libyens. Mohammed VI a annoncé le 9 mars 2011 à l’occasion d’un discours solennel à la télévision marocaine sa volonté d’engager une profonde réforme constitutionnelle qui sera conduite par le constitutionnaliste marocain Abdeltif Menouni.
Mohammed VI promet à son peuple plus de démocratie.
MAROC. Mohammed VI s’engage sur la voie de la démocratie en annonçant à son peuple une réforme constitutionnelle historique.
Le nouveau texte destiné élargir les libertés individuelles et collectives s’appuiera sur sept fondements dont certains constituent des ouvertures considérables comme par exemple l’indépendance de la justice.
Le premier ministre ne sera plus désigné par le roi, mais par le parti politique sorti vainqueur des élections de la première Chambre du parlement marocain. Ce véritable chef de gouvernement bénéficiera de pouvoirs renforcés. « En tant que chef d’un pouvoir exécutif effectif, ce premier ministre sera pleinement responsable du gouvernement, de l’administration publique et de la mise en œuvre du programme gouvernemental » annonce Mohammed VI, qui promet une « consolidation de l’Etat de droit » et le « renforcement des droits de l’homme dans toutes leurs dimensions ».
Pour la première fois dans l’histoire du royaume, les berbères amazigh bénéficieront d’une reconnaissance constitutionnelle. Le pays sera engagé dans un processus de régionalisation, « avec en tête les provinces du Sahara marocain ».
Cette réforme sera soumise à l’approbation des marocains via « un référendum populaire ». Mohammed VI n’a pas précisé la date de la consultation, mais a demandé à Abdeltif Menouni de lui proposer un texte avant juin 2011.
Si elles se confirment dans les faits, ces réformes, les plus importantes depuis la mise en place de la première constitution marocaine en 1962, constitueront une réponse positives aux demandes de réformes politiques d’envergure des nombreux manifestants descendus dans la rue depuis les manifestations du 20 février 2011.