Quatre partis politiques, le RND, le FLN, le MSP et le FNA, ont réuni leurs états-majors respectifs ce week-end afin d’évaluer les derniers résultats du scrutin sénatorial du 29 décembre dernier.
Le RND du Premier ministre Ahmed Ouyahia, qui a réussi à récolter 22 sièges au Sénat, est celui qui a incontestablement dominé la joute électorale. Le RND a gagné pas moins de 10 sièges supplémentaires.
Aussi est-il dans son élément lorsqu’il a jugé «très positifs» les résultats obtenus aux élections pour le renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation, estimant qu’il s’agit d’un «bond qualitatif nouveau» confirmant «le choix judicieux» des candidats du parti à ces élections. Après l’évaluation de ces résultats, le bureau national du RND a salué les efforts de ses cadres qui ont contribué à «cette éclatante victoire» qui devrait renforcer la place du parti et sa représentation au Conseil de la nation, a indiqué un communiqué rendu public vendredi dernier.
A l’inverse de son allié et adversaire présumé, le FLN continue de manger son pain noir. Le secrétaire général de l’instance exécutive du FLN, Abdelaziz Belkhadem, est monté au créneau en brandissant la menace de sévir contre tous ceux qui ont fait fi des instructions et directives de la direction politique du parti : «Les personnes qui, par non-assiduité ou négligence, sont responsables de l’échec du parti dans des régions où il avait toutes ses chances de réussir, seront sanctionnées», a-t-il indiqué jeudi lors d’une réunion des secrétaires des mouhafadhas.
Selon lui, le parti «n’a empêché aucune candidature pour les élections primaires (…) et a respecté la personne plébiscitée par la majorité». Il a cependant omis de faire référence aux cas de trois candidats qui ont été remplacés par la direction du FLN alors que les élus les avaient plébiscités lors des élections primaires, comme l’a montré l’exemple du candidat d’Oran, Tayeb Mahiaoui, qui a été nettement battu lors des primaires mais qui a gagné l’élection haut la main. Belkhadem a soutenu que «toute personne avérée régionaliste ou corrompue sera exclue». Le FLN a pu préserver les sièges des 23 sénateurs sortants, mais risque de perdre celui de Ouargla puisque le Conseil constitutionnel a décidé de refaire les élections dans cette wilaya. A quelques mois de son 9e congrès, le FLN n’en finit pas de compter ses défaites qui surviennent les unes après les autres.
Le leader du FNA, Moussa Touati, a bien résumé la situation de son parti lors de ces élections qui ont vu pas moins de 500 de ses cadres donner leurs voix à d’autres candidats sans tenir compte des directives du parti : «Le FNA n’est pas et ne sera pas un fonds de commerce», a martelé Moussa Touati à l’ouverture, vendredi dernier, de la 4e session ordinaire de son conseil national. Le président du FNA a, d’emblée, donné le ton à la rencontre en faisant un sévère réquisitoire contre les élus qui ont monnayé leurs voix durant les dernières élections sénatoriales et dont le comportement a été qualifié de «trahison». Ce parti, qui a étonné plus d‘un lors des élections législatives et communales, commence à s’effilocher. Une crise interne sans précédent le secoue depuis maintenant une année.
Quant au président du MSP, Abou Djerra Soltani, dont le parti a perdu 5 sièges sur les 7 qu’il possédait avant le 29 décembre, il n’arrive pas à arrêter la saignée de ses cadres qui filent doucement vers le mouvement créé par Abdelmadjid Menasra. Mahmoud Tadjer