La réhabilitation des militants exclus constitue un casse-tête pour la direction provisoire du parti
Les cadres du parti ont débattu hier, du projet de révision de la Constitution élaboré sous l’ère Ouyahia.
Après le FLN, c’est le RND, un autre appareil paralysé depuis trois mois qui veut donner signe de vie par le biais d’une rencontre improvisée. Or, nonobstant les apparences d’une quiétude retrouvée, ce parti n’est pas encore totalement sorti d’affaire. La question des coordinateurs contestés, la réhabilitation des militants exclus, constituent un casse-tête chinois pour la direction provisoire présidée par l’actuel président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah. Dès lors, l’ombre de l’ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, plane toujours sur le parti. Preuve en est, sans qu’on trouve à redire, les cadres du parti ont débattu hier, du projet de révision de la Constitution élaboré sous l’ère Ouyahia. On attend même de voir «si les propositions du parti soumises à la commission Bensalah sont prises en compte», a souligné M.Bouzghoub, présent à la rencontre d’hier présidée par l’ex-porte-parole du parti, Miloud Chorfi. Plus de la moitié d’entre eux, soit 27 sur les 48 coordinateurs de wilaya sont également, soit des députés soit des membres du Conseil de la nation.
Ce cumul a fait des vagues au sein des détracteurs des coordinateurs indésirables. Rencontré hier en marge de la conférence parlementaire au siège du parti à Ben Aknoun, un député rejette toute sanction à l’encontre de ces députés, car dit-il «cela va déteindre forcement sur la crédibilité des deux groupes parlementaires du parti, puisque ils y font partie». Cette attitude est d’autant plus inacceptable qu’on doit respecter ces deux instances législatives du parti composées des représentants de la population et des élus.
Cela d’une part, d’autre part, ce membre de l’APN ne partage pas cette politique du deux poids, deux mesures, car, affirme-t-il, «le même cumul de fonctions existe aussi au sein du bureau politique provisoire dont certains membres émargent au Conseil national». La composition de la commission d’intégration des cadres et militants exclus du parti, est également critiquée. Présidée par M.Laskri, ex-ministre sous Zeroual, cette commission est composée de six membres.
L’un d’eux, Kacem Kebir, qui n’a la qualité ni de membre du Conseil national ni du bureau technique, fait l’objet de vives critiques de la part de certains députés et cadres du parti. Interrogée sur ce point, la porte-parole de la direction provisoire, Nouara Saâdia Djaâfar estime qu’ «à l’exception de ceux qui se sont exclus d’eux-mêmes en rejoignant ou en fondant d’autres partis, la réintégration des militants exclus sera examinée au cas par cas». Sur un autre plan, certains cadres du parti dénient au bureau provisoire toute latitude à prendre des décisions politiques étant donné que c’est le conseil national, l’instance suprême entre les deux congrès qui est seul habilité à le faire. Le RND, qui a salué l’installation de la commission chargée d’élaborer l’avant-projet de loi sur la révision constitutionnelle, dit, à travers l’un des membres du bureau technique, Bouzghoub Mohamed Taher, que sa formation attend l’annonce des résultats de ladite commission pour se prononcer. A titre de rappel, le RND comme le FLN préfèrent le système semi-présidentiel.