Le RND, le FLN, le MPA, Taj et le PT se sont relayés pour diaboliser la revendication d’une présidentielle anticipée Partis du pouvoir : haro sur l’opposition

Le RND, le FLN, le MPA, Taj et le PT se sont relayés pour diaboliser la revendication d’une présidentielle anticipée  Partis du pouvoir : haro sur l’opposition
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En ordre organisé, les partis du pouvoir sortent la grosse artillerie pour contrer l’activisme de l’opposition, certains instruits par le clan au pouvoir. La récente intrusion des représentants de l’Union européenne aura été la goutte qui a fait déborder le vase.

Jusque-là, le pouvoir observait et espérait faire diversion, du moins gagner du temps, avec l’initiative du FFS — qui n’a pas reçu l’écho escompté de la part de l’opposition —, mais dès que l’Union européenne s’est mise de la partie, en allant à la rencontre des partis, y compris ceux du pouvoir, les choses ont pris une autre tournure et le pouvoir a cédé à la panique. Le dernier week-end a été marqué par une multitude de meetings organisés par les partis du pouvoir avec un seul mot d’ordre : tirer à boulets rouges sur l’opposition et essayer de la décrédibiliser par tous les moyens. Visiblement irrité par “l’ingérence” de l’Union européenne, le pouvoir craint, en fait, que les choses lui échappent et prennent une autre tournure, sortant des sentiers battus de la simple expression politique habituelle.

Que Saâdani reçoive la délégation de l’UE pour, ensuite, crier à l’ingérence, cela n’étonne presque plus, puisque le pouvoir a toujours agi ainsi. On a vu notre chef de la diplomatie auditionné par le Parlement français, comme on a vu des ministres défiler chez les ambassadeurs accrédités en Algérie, sans que cela constitue, aux yeux du pouvoir, une quelconque ingérence. En vérité, les hommes politiques, du pouvoir ou de l’opposition, ont tous des entretiens avec les représentations diplomatiques accréditées en Algérie, et ce, depuis fort longtemps. Intelligence avec l’étranger, comme veut le faire croire Amar Saâdani ?

Un vieux tube que l’on ressort à chaque fois que le pouvoir se trouve acculé, mais qui ne fait plus recette. Car le vrai problème réside dans l’incapacité du pouvoir à continuer à vendre l’idée selon laquelle il serait légitime, homogène et maître de ses décisions. Au moment où l’opposition durcit le ton en appelant carrément à des élections anticipées, le pouvoir se trouve en panne d’arguments, même s’il sait que l’opposition, seule et dans sa configuration actuelle, ne risque pas de le faire bouger.

LG Algérie

Que Louisa Hanoune vole au secours du pouvoir, cela est devenu une habitude. À Guelma, où elle animait samedi une rencontre avec les cadres de son parti, elle n’y est pas allée de main morte avec l’opposition qui a commis un crime de lèse-Bouteflika en revendiquant une présidentielle anticipée. “Il n’y a pas de vacance du pouvoir dans notre pays et la question de la légitimité du chef de l’État a été tranchée par le peuple qui l’a élu lors d’un scrutin propre qui a reflété fidèlement la volonté des Algériens de voir maintenues la sécurité et la stabilité du pays”, a-t-elle cinglé. La même tonalité dans les propos des Benyounès et autre Ghoul, ou encore plus timidement de Bensalah.

Mais, contrairement aux précédentes joutes ayant opposé les deux camps, celle qui se déroule présentement a ceci de particulier : c’est l’opposition qui prend l’initiative et c’est elle qui avance et qui peaufine son plan de bataille, alors que le camp du pouvoir reste sur la défensive.

Tout porte à croire que cette passe d’armes devrait encore meubler le quotidien des Algériens, le temps d’être, enfin, édifiés sur la succession du président Bouteflika.

A B