Le secrétaire général du RND a justifié la position du parti par l’instabilité politique qui règne dans les pays voisins. De son avis, seul Abdelaziz Bouteflika est habilité à faire face au risque sécuritaire qui menace la région. Édifiant.
Sans surprise, Abdelkader Bensalah a réitéré, hier, à l’ouverture d’une session extraordinaire du conseil national à l’hôtel Riadh d’Alger, le soutien du RND à un quatrième mandat.
Il a tranché, néanmoins, avec le ton catégorique de son homologue aux commandes du FLN, Amar Saâdani, qui a déclaré, il y a quelques jours, que le président Bouteflika est candidat à sa propre succession à la magistrature suprême.
Le nouveau patron du Rassemblement a nuancé quelque peu ses propos en disant traduire la volonté de la base militante, qui incite le chef de l’État à rester, pendant cinq autres années, au pouvoir. “Au vu de la conjoncture nationale et internationale et prenant en considération les réalisations économiques, politiques et sociales de M. Bouteflika, et la demande des militants du RND à travers le pays, nous souhaitons et nous appelons le président Bouteflika à briguer un nouveau mandat.” Il a ainsi rejoint le contingent des partis politiques qui s’attellent à maintenir le statu quo à la plus haute fonction dans la hiérarchie de l’État, tout en prenant en compte, subtilement, les aléas qui remettraient potentiellement en cause les projets du clan présidentiel. D’ailleurs, des cadres au RND affirment n’avoir aucune information probante sur les véritables intentions du chef de l’État à rempiler pour un nouveau mandat, encore moins sur ses aptitudes. Ils sont dans l’incapacité d’être formels sur l’issue du scrutin. “Le président a jusqu’au 4 mars pour confirmer sa candidature”, nous dit-on, sans aucune conviction quant à la manière qu’il adoptera pour se conformer à cette tradition perpétuée par les postulants à la magistrature suprême.
Au demeurant, les quelques membres du conseil national avec lesquels nous avons abordé le sujet, semblaient évoluer dans le noir total. Unique certitude : les cadres du RND ont reçu la consigne d’applaudir à tout rompre au moment où le secrétaire général du parti réaffirme le soutien à la reconduction du président Bouteflika à la magistrature suprême.
D’ailleurs, Abdelkader Bensalah a justifié cette position par des arguments plutôt faibles, qui prêteraient à sourire si l’objet des propos n’était pas aussi sérieux. “Notre choix est devenu une nécessité nationale imposée par l’intérêt suprême de la nation (…). Parce que la situation sécuritaire dans l’ensemble des pays de la région n’a pas atteint la stabilité souhaitée (ce qui peut induire des développements qui impacteraient sur l’Algérie), exige le maintien d’un homme expérimenté à la tête du pays. Un homme averti des défis qui guettent le pays et la région et qui saura y faire face. Nous disons que la personnalité idéale pour cette mission et cette conjoncture ne peut être qu’Abdelaziz Bouteflika.” Pour le SG du RND et président du Conseil de la nation, le Président en fin de mandat est le seul habilité à préserver la stabilité de l’Algérie et son niveau de développement socioéconomique.
Au chapitre consacré à la présidentielle, Abdelkader Bensalah a exprimé des appréhensions sur d’éventuels dérapages qui peuvent survenir en amont et en aval de ce rendez-vous électoral. “Le RND recommande le respect des règles du jeu et de ne pas dépasser les lignes rouges”, dans les comportements et les discours.
S H