Le RND à propos des législatives d’Avril prochain,«Les islamistes n’auront pas la majorité»

Le RND à propos des législatives d’Avril prochain,«Les islamistes n’auront pas la majorité»
le-rnd-a-propos-des-legislatives-davril-prochainles-islamistes-nauront-pas-la-majorite.jpg

«Le peuple saura distinguer le bon grain de l’ivraie»

Ce n’est pas parce que les islamistes ont été vainqueurs en Tunisie, au Maroc et en Egypte qu’ils doivent nécessairement gagner en Algérie. Le RND dit non à l’effet Panurge!

Le RND n’est pas une docile bête politique qui va mourir au combat en cédant l’arène tout entière aux matadors islamistes. Ces derniers n’auront pas la majorité aux élections législatives de 2012 et le RND en a les preuves et les raisons d’y croire: «Aujourd’hui la cartographie de l’islamisme en Algérie se décline en trois catégories. La première est composée de ceux qui sont mouillés avec le pouvoir, en d’autres termes ils ont participé à la gestion des affaires du pays. La seconde rassemble toute une faune qui a pris goût avec l’argent du fait de sa reconversion dans le business et les affaires, surtout l’informel, et la troisième catégorie est composée de ceux qui étaient par le passé en accointance de près ou de loin avec les islamistes terroristes», a expliqué hier, Seddik Chihab, membre du bureau national du RND et vice-président de l’APN, dans une rencontre avec des journalistes dans son bureau au siège de l’Assemblée populaire nationale. C’est la première fois qu’un responsable politique s’exprime de façon aussi déterminée et claire sur une question qui a fini par s’imposer non pas par la force des urnes mais par contamination: ce n’est pas parce que les islamistes ont gagné en Tunisie, au Maroc et en Egypte qu’ils doivent nécessairement gagner en Algérie. Le RND dit non à l’effet Panurge! En fait, ce n’est pas tant l’arrivée des islamistes au pouvoir qui semble inquiéter au sein du RND «car le peuple saura distinguer le bon grain de l’ivraie» mais ce sera le manque de culture de l’Etat qui risque de coûter cher au pays. «Nous plaidons pour une assemblée plurielle représentative et plus crédible qui n’exclut pas les islamistes qui est une donne sociale, mais ce qui nous fait peur, c’est le manque de culture d’Etat». En ces moments historiques déterminants, M.Chihab, à travers lui le RND, pense que le pays a besoin d’un stratège à la hauteur de l’enjeu et non d’un marchand de bétail ou de lessive sans culture politique ni finesse stratégique. Bref, il faut un homme ferme qui maîtrise ses dossiers, issu de la génération de l’Indépendance, celle qui s’est débarrassée du boulet de l’Histoire. Suivez les lignes… le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, réunit toutes ces qualités. C’est exactement l’image de «Ouyahia Président» que veut construire le RND, étape par étape, jusqu’à la finaliser au lendemain des prochaines législatives. Lesquelles élections seront évidemment l’antichambre de la présidentielle de 2014. Lors de sa rencontre avec les journalistes, hier, M.Chihab a posé les premiers jalons de cette stratégie. Pour lever toute ambiguïté sur la position du RND par rapport aux réformes, il a indiqué que son parti n’a apporté aucun amendement aux projets de lois discutés et votés par l’APN. «Les instructions de notre secrétaire général Ahmed Ouyahia étaient très claires: on vote les projets de lois tels qu’ils ont été avalisés en Conseil des ministres. Celui qui veut les refuser ou les amender n’avait qu’à le faire lors de ce même conseil», a révélé M.Chihab, soulignant que jusqu’«à la dernière minute notre parti avait maintenu cette position». Or, coup de théâtre au sein de l’hémicycle! le RND a voté les amendements au même titre que le FLN. Que s’est-il passé? M.Chihab explique: « Il y avait eu une telle cacophonie que le RND a préféré passer outre ses positions pour ne pas en rajouter à cette cacophonie. Car nous avons une culture de l’Etat, une responsabilité et une sérénité dans l’action. En revanche, les autres partis ont préféré des intérêts strictement partisans comme le FLN qui a voulu imposer son point de vue en tant que parti majoritaire et il a pesé de tout son poids pour remettre en cause la loi accordant les 30% de présence féminine dans les listes électorales.» La messe est dite, désormais, le RND se fixe un autre destin national qui est celui de jouer le rôle de digue contre le raz-de-marée islamiste. Le RND, affabulé de parti né avec une moustache, n’est plus un boulet mais une arme, un rempart.

A l’heure des révoltes arabes, il faut faire vite pour colmater les brèches et ne pas laisser la chance au rival du FLN de s’y engouffrer. Il faut dire que le FLN se présentera lui aussi comme le seul refuge contre la vague islamiste et son secrétaire général Abdelaziz Belkhadem s’avère un concurrent sérieux pour M.Ouyahia. Mais encore une fois, le RND exhibe son atout: «Pour gérer un Etat il faut une culture, une stratégie et surtout de la réserve», ce que M. Belkhadem n’a pas aux yeux du RND.

«Affirmer que le Président Bouteflika sera le candidat du FLN s’il décide de briguer un quatrième mandat, s’apparente à des arguments de comptoir». La bataille a déjà commencé.