Abdelkader Bensalah et Ahmed Ouyahia
Se situant au-dessus de la mêlée des belligérants, il n’est pas écarté que Abdelkader Bensalah soit élu à la tête du parti au congrès.
La démission de Ahmed Ouyahia suscite encore des interrogations au moment où le consensus semble être le seul élément déterminant de la succession politique.
M.Bensalah, dont on rapporte qu’il a rencontré à plusieurs reprises Ouyahia, a fini par accepter de prendre les rênes du parti jusqu’au congrès, prévu fin mai prochain. Bensalah plébiscité mercredi dernier à la tête du Conseil de la nation, avait déjà dirigé le RND entre 1997 et 1998. Se situant un peu au-dessus de la mêlée des belligérants de la crise secouant le parti, il n’est pas écarté que l’actuel président de la chambre haute du Parlement soit élu à la tête du parti au congrès prochain. Toutefois, avant sa réponse pour assumer la tâche de secrétaire général par intérim, le président du Sénat aura exigé le soutien de tous les membres du conseil national.

Mais au regard de la légère évolution dans la crise du parti, la sérénité n’est pas encore totalement retrouvée. «Si aucun rebondissement ni remise en cause du consensus dégagé autour de Bensalah ne se produira au courant de cette semaine, la feuille de route pour prémunir le parti sera menée à bon port», indique une source très au fait des affaires du parti. L’installation officielle de M.Bensalah à la tête de la direction du parti interviendra lors du conseil national du RND, prévu le 17 janvier prochain.
Et, parce que le retour de Ouyahia à la tête du parti est totalement exclu, «l’enjeu qui se détermine pour six mois à venir sera entièrement cristallisé autour du poste du futur secrétaire général du parti», selon une source de la direction de cette formation. En évidence, cette période restante avant l’heure de vérité, va sans doute donner du fil à retorde aux différentes parties y compris les redresseurs.
Ainsi, le parti qui se trouve à la croisée des chemins ne pourra éviter de sombrer dans le tourbillon d’une rude et longue crise qu’en dépassant le cap de la dernière session ordinaire du conseil national avant le congrès.
A partir de cette date, le témoin sera remis à la commission nationale de préparation du congrès qui devra être installée lors de la réunion du conseil national. Si ce dernier sera de fait dissous, les quelque 290 délégués qu’il compte en son sein seront délégués comme congressistes. Les délégués de wilayas, les députés et les sénateurs auront également la qualité de congressistes.
Il est clair que les redresseurs qui n’ont pas beaucoup de temps devant eux pour renverser la vapeur en prévision du congrès, tenteront certainement d’imposer leurs candidats à cette occasion. Quoi qu’il en soit, il est relevé que quelques personnalités sont en vue pour prétendre à la tête de la direction du RND. Il s’agit, entre autres, de Abdelkader Bensalah, Chérif Abbès, Chérif Rahmani, Boubekeur Benbouzid, Bouzghoub, Bouchouareb et Seddik Chihab. Pour rappel, Ouyahia, qui faisait face depuis quelque temps à une contestation au sein de son parti, a démissionné de sa fonction de secrétaire général du parti.
Mais l’ex-Premier ministre continuera à militer au sein de sa formation politique comme simple militant. Le RND, qui est devenu la première force politique représentée au Sénat avec 44 membres sur 96 élus au suffrage indirect par un collège électoral d’élus locaux, a obtenu un score qui a dépassé ses prévisions à l’issue du double scrutin du 29 novembre dernier.