Certains commerçants sans scrupules trouvent toujours des méthodes et autres astuces pour escroquer le consommateur. La fraude et l’arnaque dans le commerce s’amplifient et touchent pratiquement tous les produits alimentaires. En effet, dans plusieurs marchés, du poisson surgelé est décongelé et vendu comme frais.
Devant la rareté et la cherté des ressources halieutiques, cette pratique est en train de prendre de l’ampleur, voire se généraliser. Certaines espèces de poisson, telle la crevette royale, se font très rares. Ainsi donc, étant donné l’insuffisance de certaines espèces, l’arnaque se pratique au vu et au su de tout le monde. «Beaucoup de revendeurs proposent des surgelés qu’ils décongèlent pour les vendre comme poisson frais», dénoncent des connaisseurs. Dans les marchés, les poissons décongelés, exposés sur les étals de certains vendeurs, sont, de temps en temps, arrosés d’eau pour conserver leur soi-disant fraîcheur.
Ces pseudo– poissonniers, avides de gain facile, profitent de l’ignorance des clients pour écouler le poisson décongelé au prix du frais. Certes, ils proposent leurs produits à des prix moins élevés mais nombre de consommateurs se font avoir en croyant avoir fait une belle affaire. Les connaisseurs soutiennent «qu’il suffit de voir la couleur des branchies du poisson pour constater qu’il n’est pas du tout frais». À la pêcherie, comme au marché de la rue des Aurès (ex-la Bastille et dans toutes les poissonneries, cette pratique est dénoncée à maintes reprises. Même dans les hôtels et autres restaurants de luxe, on propose du poisson congelé au prix du frais. Par ailleurs, malgré les campagnes de sensibilisation, les produits halieutiques et le poisson continuent d’être vendus dans des conditions lamentables. Le poisson est exposé dans des caisses en bois, sous un soleil de plomb, à longueur de journée.
Au niveau de tous les marchés de la ville, à M’dina J’dida, à la Bastille, à El Hamri et même aux abords des autoroutes et des voies express, les poissons sont proposés par des commerçants ambulants qui ne se soucient guère du risque des intoxications alimentaires. Faites un tour du côté de la route reliant la cité Djamel à Haï Es Sabah et vous verrez que différentes espèces de poisson sont proposées. Les automobilistes, peu avertis sur le risque que cela représente, ne se gênent pas de garer sur les accotements pour faire leur emplette. Ils achètent du poisson surgelé et décongelé que le ‘poissonnier’ étale dans des caisses en bois et humidifie de temps à autre à l’aide d’eau glacée pour que l’odeur du poisson pourri ne se répande pas.
Mehdi A