Les menaces de coupure d’énergie électrique et de gaz, que faisait planer depuis des semaines la Société de distribution de l’Est (SDE) sur le complexe sidérurgique d’El-Hadjar, sont momentanément écartées, suite à l’arrangement qui est intervenu entre ces deux entreprises.
Nous apprenons auprès d’une source proche de la direction du site sidérurgique que les responsables de l’ex-ArcelorMittal Annaba et ceux de la société de l’électricité se sont réunis à Constantine, il y a une semaine, et qu’ils sont parvenus à un accord au sujet de la créance de 70 milliards de centimes, que le géant algérien de l’acier n’arrivait pas à honorer, jusque-là. Notre source affirmait, hier, que la Société de distribution de l’est (SDE) a consenti un échéancier de paiement étalé sur un semestre, à compter du 1er juillet prochain, qui inclut des pénalités de retard de 6%. Des pénalités dont le montant risque de porter à plus de 100 milliards de centimes la dette du complexe sidérurgique, qui reste l’un des plus gros consommateurs d’énergie électrique dans la région-est du pays.
Cet arrangement, s’il peut paraître mauvais, accommode quand même beaucoup les responsables du complexe, qui doivent faire face à une crise financière sans précédent alors qu’ils doivent mener à terme un gigantesque chantier de rénovation de ses installations de production, dont le haut-fourneau. Au nombre des difficultés du moment qui affolent les gestionnaires de l’ex-ArcelorMittal Annaba, on évoque avec insistance l’incapacité de payer plus longtemps les salaires des travailleurs et encore moins de régler les factures des fournisseurs et des prestataires habituels du site. Ceci alors que la somme de 600 milliards de centimes, qui leur a été allouée, en début du deuxième trimestre de l’exercice en cours par l’État, dans le cadre du budget de fonctionnement a été engloutie en quelques semaines, se désole notre source.
“Les factures pleuvent de tous les côtés et les gestionnaires n’ont que les yeux pour pleurer dans cette situation, qui devient de plus en plus difficile à affronter même pour les plus endurcis d’entre nous. La carence des techniciens italiens de la société italienne à qui a été confiée la rénovation du haut-fourneau qui est, comme chacun sait, le poumon de tout le complexe a été un coup dur et un frein sérieux au chantier en cours. De plus, il y a eu ces tâtonnements et ces fausses promesses de la tutelle, ainsi que ces changements incessants à la tête du groupe Imetal, qui n’ont fait que compliquer les choses”, constate avec dépit notre interlocuteur. Et d’ajouter, comme pour évoquer un échec annoncé, que “la désignation récente de Yazid Touati, qui est un ancien p-dg, qui a fait valoir grassement ses droits à la retraite de Batimetal, en remplacement de Kamel Djoudi, ne semble pas être la solution idoine pour Imetal, avec des projets en souffrance comme ceux de Bellara, d’El-Hadjar le cas échéant, et de Gara Djebilet”.