Mohamed-Lakhdar Alloui a défendu le choix de l’entreprise chinoise pour la réalisation du projet, expliquant qu’elle a le savoir-faire technique nécessaire.
Le projet de la Grande-Mosquée d’Alger, dont les travaux ont été lancés le 16 août écoulé, ne cesse de soulever des polémiques, même si les autorités tentent d’apporter des explications, plutôt techniques, à des interrogations économiques et politiques.
Hier, c’était le premier responsable de l’Agence nationale de la réalisation et de la gestion de la Grande-Mosquée d’Alger (Anergema), Mohamed-Lakhdar Alloui, qui s’est présenté devant les journalistes, au forum d’El Moudjahid, pour “clarifier” les contours d’un projet gigantesque, non seulement par sa dimension architecturale mais aussi par le budget alloué pour sa réalisation. Le coût du projet est d’un milliard d’euros (1,5 milliard $). Il sera livré durant le second semestre 2015. La polémique soulevée depuis l’annonce de la réalisation du projet est, de l’avis de M. Alloui, “la preuve que les Algériens s’y intéressent”.
“Ce n’est pas une simple salle de prière, c’est un monument fait pour durer”, a-t-il indiqué.
“L’entreprise retenue pour la réalisation de la Grande-Mosquée a les capacités exigées et l’expérience souhaitée”, a indiqué M. Alloui, qui a précisé, au passage, que l’entreprise China State Construction Engineering Corporation (CSCEC) “a déjà démontré ses capacités à travers le monde en réalisant des projets similaires”.
Cette entreprise, a précisé le conférencier, dispose de moyens financiers et matériels qui lui permettent de réaliser de tels projets. Concernant les informations faisant état de l’implication de cette entreprise dans “des affaires de corruption”, l’invité d’El Moudjahid a évité de porter tout jugement en indiquant : “Ce n’est pas à moi d’enquêter sur cela, ni de juger cette entreprise”, appelant, a contrario, que cette entreprise “est soumise à un cahier des charges, à un contrat et aux lois algériennes”.
“Nous avons un gouvernement et des responsables pour vérifier si cette entreprise fait un travail sérieux”, a-t-il encore souligné. Cette entreprise, a-t-il ajouté, “a soumissionné avec 57 autres entreprises exerçant dans les quatre continents. Elle est retenue par une commission d’experts selon une consultation sélective universelle”.
Par ailleurs, M. Alloui a ajouté que “les travaux avancent normalement et aucun retard n’est enregistré depuis leur lancement”.
Réfutant l’aveu de certains scientifiques algériens, selon lequel le terrain choisi est exposé aux risques sismiques, M. Alloui a ajouté que le projet comprend, outre une salle de prière, “tout un complexe avec diverses réalisations”.
“Dix autres sites ont été examinés par des experts algériens auparavant, avant de choisir celui du quartier de Mohammadia”, a-t-il ajouté. “La réalisation se fera selon des normes parasismiques universelles”, a encore précisé le conférencier.
Le terrain présente, selon les dires de M. Alloui, plusieurs avantages. Au-delà du fait qu’il est situé à proximité d’un axe autoroutier, “il est proche de la mer, de l’aéroport, du tramway et du métro”, s’est-il défendu. Un autre avantage répertorié par l’orateur est le fait que le terrain est une propriété de l’État.
Enfin, le conférencier a indiqué que “durant les premières années de l’occupation de l’Algérie, l’armée coloniale française a transformé la mosquée d’Alger (Katchaoua) en une cathédrale et a brûlé des centaines de livres coraniques”. Une déclaration pour le moins étonnante.
M M