Le réseau Nada plaide pour une nouvelle loi sur la protection de l’enfant

Le réseau Nada plaide pour une nouvelle loi sur la protection de l’enfant

Plus de 70 % d’enfants mendiants en Algérie souffrent de problèmes sociaux

Plus de 70 % d’enfants mendiants souffrent de problèmes sociaux, a révélé une étude publiée jeudi à Alger par le réseau algérien pour la défense des droits de l’enfant, «Nada». Un cadre légal est impératif pour protéger ces enfants.

C’est le résultat d’une étude réalisée par le réseau «Nada» et publiée lors d’une journée d’étude organisée à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de l’enfance. «L’exploitation des enfants dans la mendicité» est le thème choisi pour célébrer la Journée de l’enfance et tirer la sonnette d’alarme sur ce phénomène qui ne cesse de s’élargir.

En effet, chaque jour nous rencontrons des enfants en bas âge errant dans les rues et s’exposant à tous les risques pour collecter de l’argent. Dans les rues, les mosquées, les gares et autres endroits publics, nous avons tous été souvent interpellés par la présence d’enfants, parfois très jeunes, mendiant ou accompagnant un adulte faisant la manche. C’est à partir de cet état de fait que les responsables du réseau «Nada» ont choisi ce sujet épineux. Selon Abderahmane Arrar, président de Nada, «c’est à partir de leur exploitation dans la mendicité, un fléau parmi tant d’autres, que les enfants sont exposés au danger. Je m’explique : l’enfant peut être dans un réseau de trafiquants, maltraité, violenté, abusé sexuellement…». Les causes de ce phénomène récurrent : le divorce, les conflits familiaux et la situation précaire des parents. «Les problèmes de famille peuvent également en être à l’origine. D’après nos animateurs, de jeunes enfants, issus de familles pauvres, mendient avant d’aller à l’école. Ils sont victimes des maux gangrénant la société», relève M. Arrar.

LG Algérie

«Le réseau Nada a tiré la sonnette d’alarme plusieurs fois, mais si le gouvernement ne met pas la main à la pâte en protégeant l’enfant des conflits, quels qu’ils soient, toutes nos actions entreprises sur le terrain resteront lettre morte», a expliqué M. Arrar. En outre, il soulèvera le problème de l’activité de nourrice de l’enfant abandonné, laquelle n’est pas règlementée ; l’enfant en kafala n’est pas suivi par les institutions de l’Etat et la mère célibataire qui veut garder son enfant n’est pas prise en charge en termes de logement et de travail… Par ailleurs, et concernant l’étude réalisée par le réseau «Nada», ayant touché 550 enfants mendiants au niveau de 15 wilayas, les enfants citadins sont les plus touchés par la mendicité par rapport aux ruraux. 84 % des enfants s’adonnent à la mendicité pour aider leurs parents tandis que 16 % le font pour répondre à des besoins personnels, selon l’étude qui révèle aussi que 74 % des enfants mendiants sont accompagnés d’adultes, 55 % sont âgés de 12 à 18 ans, 32,5 % de 8 à 12 ans et 12,5 % de moins de 8 ans.

Pour parer à cette situation, le réseau NADA préconise l’»organisation de campagnes de sensibilisation sur les graves conséquences de la mendicité des enfants dans la rue» ainsi que l’amélioration des textes juridiques en matière de protection des enfants contre ce fléau».

1 150 appels d’enfants poussés à la mendicité sur le numéro vert 30 33

Le numéro vert (30 33) mis à la disposition des enfants ou des associations a permis d’enregistrer 1150 appels en 2012. Le détail donne 112 cas d’abus sexuel ou attouchements, suivi de problèmes liés aux conflits conjugaux et à la délinquance juvénile (drogue, coups et blessures volontaires…).

Lynda Louifi