Le réseau international financé par l’argent de l’ansej, 50 000 faux timbres fiscaux fabriqués à l’étranger et vendus à alger

Le réseau international financé par l’argent de l’ansej, 50 000 faux timbres fiscaux fabriqués à l’étranger et vendus à alger

C’est un réseau international, composé de 9 personnes, dont une femme d’environ 40 ans, que les policiers viennent de démanteler à Alger. Saisie de 50 000 faux timbres fiscaux que les mis en cause s’apprêtaient à vendre, en complicité avec des gérants de kiosque et d’un fonctionnaire de l’Agence nationale de soutien à l’emploi de jeunes (Ansej). L’opération a été menée par les éléments de la brigade criminelle de la Police judiciaire de la Division centre de la sûreté de wilaya d’Alger. «C’est une grosse affaire de trafic de faux timbres fiscaux que les enquêteurs de la Division centre ont découvert, évitant ainsi au Trésor public une catastrophe qui aurait coûté très cher à cette institution», a déclaré, hier, le commissaire de police Ahmed Nacer Abdelkacem, chef de la cellule de communication de la sûreté d’Alger, accompagné de deux autres commissaires de la Division centre, au cours d’un point de presse tenu pour porter cette affaire à l’opinion publique.

Le réseau a été démantelé à la fin de la semaine passée, dévoilent les deux commissaires de police, respectivement Keskas Tahar, chef de la Division centre de la Police judiciaire et Zeddam Farid, chef de la Brigade criminelle de la même division.

Les animateurs de ce point de presse ont donné les détails de cette affaire de trafic de faux timbres fiscaux au sujet de laquelle les enquêteurs de la PJ de la Division centre ont mené des investigations qui ont abouti au démantèlement de ce réseau international et la saisie d’une importante quantité de faux timbres fiscaux. Cette affaire a été découverte à partir d’un simple appel téléphonique sur le numéro vert, le 15 48, selon les commissaires de police.

Et c’est grâce à cet appel que les policiers ont réussi à localiser et arrêter au centre-ville d’Alger, dans un premier temps, une femme d’une quarantaine d’années en possession de 1000 faux timbres fiscaux qu’elle dissimulait dans une ceinture. Interrogée, la mise en cause a dévoilé le nom de son complice, voire son fournisseur. Ce dernier a été arrêté le même jour dans son appartement à Dar El Beïda, où les enquêteurs de la Police judiciaire ont découvert 600 faux timbres fiscaux, toujours selon les animateurs du point de presse.

La marchandise acheminée en territoire algérien sous forme de CD Rom

Poursuivant leurs investigations avec le fournisseur, les éléments de la brigade criminelle de la Division centre ont pu identifier le cerveau du réseau après les aveux du fournisseur. En effet, le cerveau de cette bande résidait dans un quartier de Bordj El Kiffan. Suite à une perquisition du domicile du présumé, les policiers ont saisi 46 000 faux timbres fiscaux, soigneusement cachés. Arrêté à son tour, le chef de cette dangereuse bande a tout révélé aux enquêteurs.

A noter que, selon les enquêteurs de la police, le cerveau du réseau a bénéficié récemment d’un crédit octroyé par l’Ansej, et un de ses amis s’est engagé à lui accorder des facilités pour qu’il arrive plus rapidement et facilement à obtenir deux machines d’imprimerie dont le coût de chacune est de 800 millions de centimes. Grâce à la complicité de cet agent de l’Ansej, le chef du réseau a obtenu les deux machines auprès d’un fournisseur.

Les deux mis en cause, le chef de la bande et le fournisseur des machines, ont convenu d’un accord qui permet au fournisseur de bénéficier du montant du crédit octroyé par le Crédit populaire algérien (CPA) que les deux hommes allaient se partager, alors que les deux machines qui devaient êtres vendues par le fournisseur au profit du chef de la bande resteront chez le fournisseur.

Cet accord entre les deux parties a permis au chef du réseau d’encaisser la moitié de l’argent, soit 800 millions de centimes. C’est, d’ailleurs, et selon les enquêteurs de la police, avec une partie de cet argent, plus exactement 350 millions de centimes, que le cerveau de la bande s’est envolé vers un pays voisin tout en prenant avec lui une copie d’un vrai timbre fiscal pour en produire des faux, au nombre de 50 000 exemplaires, avant de les écouler en Algérie.

Le chef du réseau est retourné au pays avec les 50 000 faux timbres fiscaux fabriqués dans une imprimerie industrielle d’un pays voisin par voie terrestre. Il a pu faire entrer en territoire algérien les 50 000 faux timbres fiscaux sous forme de CD Rom qui contenaient chacun 80 timbres.

En arrivant à Alger, le chef du réseau a contacté cinq propriétaires des kiosque multiservices, tous situés au cœur d’Alger, pour leur proposer les faux timbres fiscaux de 500 DA (prix réel) à un prix beaucoup moins cher, avec seulement 350 DA pour un seul timbre. L’accord a été conclu entre les parties.

Cela dit, les cinq propriétaires des kiosque multiservices ont acheté une grosse quantité de timbres fiscaux, dont 450 exemplaires ont déjà été revendus, ont annoncé les animateurs du point de presse tenu hier au siège de la sûreté de wilaya d’Alger. Les cinq commerçants ont été interpellés suite aux aveux du chef de la bande. En plus des 8 membres arrêtés par les enquêteurs, le responsable de l’Ansej a été, à son tour, interpellé par les policiers dans le cadre de cette affaire. Les 9 mis en cause ont été présentés, jeudi, au parquet de Sidi M’hamed qui les a placés sous mandat de dépôt.

Mounir Abi