L’activité touristique commence toujours à partir du mois de mars
Les conditions sécuritaires étaient très précaires pendant les mois de janvier et février suite à l’assassinat de Belaïd Chokri.
L’Expression: Qu’en est-il de la situation du tourisme en Tunisie?
Bassem Ouertani: j’aimerai bien commencer d’abord par présenter quelques chiffres d’avant et après la révolution. En 2012, nous avons réçu 1600.000 Algériens. Après la révolution, c’est-à-dire en 2011, la Tunisie a accueilli 700.000 touristes algériens, soit une régression de 30% comparativement à l’exercice d’auparavant. En 2012, ce sont 900.000 Algériens qui se sont rendus en Tunisie, ce qui est très important. D’autant qu’il n’y a eu aucun incident. A partir du mois de mars, nous avons constaté une légère amélioration au niveau des entrées des touristes en Tunisie à la suite de la stabilité constatée, surtout sur le plan sécuritaire en Tunisie.
Ceci dit, le secteur touristique reprend son activité normale?
Effectivement. Il est vrai que les conditions sécuritaires étaient très précaires pendant les mois de janvier et février suite à l’assassinat de Belaïd Chokri. La reprise normale de l’activité touristique en Tunisie commence toujours à partir du mois de mars, ça enchaîne par là pour atteindre la haute saison.
Qu’est-ce que la révolution a changé par rapport à l’activité touristique en Tunisie?
Il y a eu quelques glissements sécuritaires de tous les côtés. Ces dépassements ont eu un peu d’influence sur le tourisme. Cela se répercute négativement sur le tourisme. Les médias ont joué un rôle très important pendant la révolution, mais ils ont influencé négativement en essayant de tracer un tableau noir sur les conditions sécuritaires en Tunisie. Mais nous sommes tout de même optimistes, sachant qu’en 2012, la Tunisie a enregistré 6 millions de touristes.
Le pouvoir en place en Tunisie ne constitue-t-il pas un danger pour le tourisme?
Je ne pense pas que le régime islamiste puisse entraver l’activité touristique en Tunisie. Bien au contraire, vous savez très bien que l’activité emploie 400.000 employés. C’est donc presque 2 millions de Tunisiens qui vivent du tourisme.Donc, aucun régime politique ou idéologique ne peut se passer du tourisme. L’apparition du salafisme, voire des marches n’encouragent pas le tourisme.
L’actuel gouvernement commence à pendre les choses en main. Nous sentons l’amélioration au plan de la condition sécuritaire en Tunisie.
Pourquoi le choix s’est porté sur les touristes arabes et très précisément les Algériens?
L’Algérie et la Tunisie sont des pays voisins. Nous avons une langue, une histoire et des traditions communes.
Est-ce qu’en Tunisie on prend en compte le fait que l’Algérie est aussi un pays touristique?
Bien sûr. D’ailleurs, le mois d’octobre dernier, les ministres ont signé un accord, dans le cadre de la commission mixte pour le développement du tourisme commun.
Dans notre bureau à Alger, on a même créé un slogan qu’on a baptisé «main dans la main pour un tourisme commun». Ce qui est très important, est la création des circuits combinés et communs comme celui de Saint-Augustin pour le commercialiser et le promouvoir au niveau du marché européen.
On constate que les agences de voyages ne sont pas intéressées par l’attractivité des masses de touristes…
C’est vrai, les agences tunisiennes et algériennes n’étaient pas assez structurées sur le plan marketing pour attirer le client algérien. En tant qu’office de tourisme, nous n’avons pas cessé, ces derniers jours, de sensibiliser les touristes algériens qu’il est très important de passer par une agence de voyage. D’abord, pour bénéficier des prix promotionnels, ensuite pour voyager avec une réservation confirmée, sûre et sécurisée.
Le plus important est que le client algérien a un vis-à-vis qui est une agence de voyage.
Quelle est la finalité recherchée par l’Office tunisien du tourisme à travers le Salon du tourisme?
C’est d’abord de garder dans les esprits des Algériens l’image de la Tunisie.
Le salon est une occasion pour les professionnels des deux pays de se rencontrer, échanger des expériences, discuter des nouveaux tarifs et des contrats. Et bien sûr, au grand public qui visite le salon, de voir les promotions et les différentes prestations et services proposés.
Un million de touristes algériens partent annuellement en Tunisie. Peut-on voir dans si peu de temps un million de Tunisiens venir faire du tourisme en Algérie?
On espère bien voir au même titre que les Algériens qui partent en Tunisie, des tunisiens venir ici, en Algérie. D’ailleurs, c’est suivant cette philosophie qu’on a adopté le slogan «main dans la main pour un tourisme commun» que nous voulons développer dans les prochaines années.