“Le remboursement des médicaments a atteint 1,4 milliard de dollars”

“Le remboursement des médicaments a atteint 1,4 milliard de dollars”

Selon ce cadre du ministère du Travail, le tarif de référence a permis de réduire la facture de remboursement des médicaments, évaluée en 2011 à 110 milliards de dinars, de 40%.

Des efforts sont poursuivis pour rationaliser les dépenses de la Cnas, notamment en élargissant le dispositif du tiers payant aux consultations chez les médecins généralistes ou spécialistes du secteur privé.

Les dépenses de santé de la Sécurité sociale ont atteint 186 milliards de dinars en 2011. Rien que pour le remboursement des médicaments, la caisse nationale de sécurité sociale a fait face à une facture arrêtée à 110 milliards de dinars, soit plus de 1,4 milliard de dollars US. La note de 2011 est majorée de 16% par rapport à celle de 2010. “La facture du remboursement du médicament évolue chaque année. C’est normal. Mais cette progression doit s’inscrire dans des proportions raisonnables, sinon nous serons dans l’incapacité de la payer”, affirme M. Bourkaïb, directeur général de la sécurité sociale au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale. “Grâce au tarif de référence, nous avons amorti la facture de 40%”, poursuit-il. La liste des médicaments remboursables soumis au tarif de référence comprend 567 DCI-formes dosages (dénomination commune internationale) correspondant à 2 945 marques.

Les génériques et les marques produites localement constituent, au cours de l’année dernière, plus de 44% des volumes de remboursement alors qu’ils ne représentaient que 25% en 2005. Notre interlocuteur assure que la mise en œuvre du dispositif afférent au tarif de référence de remboursement a amené les fabricants des produits pharmaceutiques à baisser d’eux-mêmes les prix des princeps et parfois de manière spectaculaire. Il cite, pour exemple, le Zyprexa 10, médicament de type neuroleptique, dont le prix de vente initial fixé à 12 400 dinars a baissé à 7 000 dinars ou encore le Risperdal, indiqué aussi dans le traitement des troubles mentaux et comportementaux essentiellement la schizophrénie, est cédé en officine pratiquement à moitié prix (de 8 080 dinars, il passe à 4 468 dinars). Entre 2010 et 2011, les prix à la vente de plus de 20 molécules mères ont baissé conséquemment. La rationalisation des dépenses de la caisse, afin de maintenir son équilibre financier, est entreprise par le secteur sous forme de nombreux dispositifs mis en place graduellement.

Ainsi, l’usage de la carte Chifa, a été généralisé à tous les assurés sociaux et leurs ayants droit, à partir du 1er août 2011. En moins de six mois, la dépense du tiers payant a consommé pourtant 88% de la dépense totale liée au remboursement des médicaments (97,5 milliards de dinars). En 2012, le principe du tiers payant sera appliqué sur les consultations et actes médicaux, au profit des retraités et malades chroniques avant d’être élargi, l’année prochaine, à tous les assurés. 2 000 médecins généralistes et spécialistes ont déjà signé une convention avec la Cnas. “À la mi-2012, nous aurons une masse critique de praticiens conventionnés. Théoriquement, tous les médecins le seront en 2013, sinon ils seront hors circuit”, soutient le DG de la Sécurité sociale au ministère de tutelle. “Nous misons beaucoup sur notre partenariat avec les médecins, car cela nous permettra d’organiser le système privé de soins. Les médecins assureront une mission de santé publique en agissant sur la prévention, la tenue du dossier médical et la mise en place d’un protocole de soins pour les malades chroniques, de référentiels de bonne pratique médicale et la rationalisation de la prescription du médicament. Ils seront rémunérés pour tous les actes”, explique-t-il. Le taux de remboursement des consultations est variable, en fonction du type de prescriptions.

Les consultations chez un médecin généraliste sont remboursés à 400, 520 ou 600 dinars, selon qu’il donne au patient un traitement basé sur des princeps, des génériques ou de médicaments produits en Algérie. Le même référentiel est valable pour les consultations chez un spécialiste, qui seront remboursées à 600, 720 ou 900 dinars.

La carte Chifa sera bientôt nationale pour les pharmacies conventionnées. Elle sera utilisée dans le territoire de wilaya de résidence de l’assuré pour les consultations médicales, dans un premier temps.

Selon M. Bourkaïb, ce dispositif a donné de bons résultats. Sur la limitation de son usage à trois ordonnances, plafonnées à 2 000 dinars, par trimestre et par personne, il affirme que ces paramètres ont été bien pensés. “Nous avons fait une étude sur les maladies courantes. Aucune ordonnance ne dépasse 1 500 dinars. Nous avons fixé le seuil à 2 000 dinars. Par ailleurs, moins de 1% des assurés consomment, pour eux-mêmes, plus de deux ordonnances par an pour les pathologies ordinaires”, précise-t-il. L’optimisation des dépenses et la création du Fonds spécial de la Sécurité sociale, alimenté par les recettes engrangées par le truchement de la taxe sur le tabac et un prélèvement de 5% sur les bénéfices nets de l’importation des médicaments, fournissent à la Cnas des sources de financement pour d’autres prestations. Pour 2012, la Caisse prévoit de prendre en charge les charges des conventions avec les opticiens au profit des enfants en âge scolaire et préscolaire dont le revenu parent, auquel ils sont affiliés, ne dépasse pas les 20 000 dinars.

S H