Au sommet, les clivages ne sont pas politiques pour qu’ils suscitent intérêt ou crédit. Ils sont maffieux et par conséquent, ils s’écartent de tout débat serein. Coire qu’un général ou un dignitaire du régime est malmené par les siens, n’est que de la poudre aux yeux. Une illusion qui maquille l’odeur d’une succession faussement houleuse pour la populace mais sereinement calme pour le cercle de l’ombre.
Les disputes ou les querelles qu’ils étalent opportunément par moment au public, ne sont qu’un cirque qui se moque du devenir de tout un pays. Car, partant de leurs agissements étroitement en relation avec l’intérêt clanique, ils s’accrochent, en rang serré ou dispersé, à lier le sort de la contrée au leur. Ils le signifient à chaque fois : après nous c’est le déluge.
La pression psychologique est ainsi maintenue pour neutraliser la société déjà disloquée. Subterfuge par-là, querelle par-ci et magouille tout le temps, la tromperie est toujours de mise. Jadis, ils décrétèrent le socialisme spécifique pour s’emparer des grandes richesses, via des entreprises étatiques, sauvagement rentières et aucunement rentables. Puis à présent, ils optent pour le bazar et l’import -import pour achever ce qui reste de la rente, via leurs valets, prêtes-noms, qualifiés faussement d’hommes d’affaires.
Car, ceux là mêmes tirés du néant ne créent pas la richesse. Pis, ils s’enrichissent sur le dos d’autrui et de la collectivité. Dans ce domaine, les disputes portent sur le partage des créneaux d’activité les plus rentiers. Chacun s’est réservé sa portion : un secteur d’activité entier à lui seul. Et c’est la où réside le grand intérêt clanique. Un Eldorado tout trouvé que la main de fer du régime ne cédera jamais.

Et pour préserver cet Eldorado, il faut amuser la galerie hagarde et perdue. Ils disent qu’ils combattent la corruption mais par de simulacres procès judiciaires qui enfoncent les boucs émissaires et qui n’inquiètent guère les grands bonnets du trafic d’influence. Entre eux, en dépit des malentendus, ils se protégent.
Ils affirment aussi vouloir tout réformer, mais uniquement par la parole creuse et la promesse non tenue. L’acte ne suit jamais et pour preuve ce grabataire, malade et usé, qui occupe indûment une fonction suprême. Également, ils soutiennent vouloir restructurer les services de renseignement, mais par la guéguerre et le règlement de compte. Là, ça sent l’odeur de la succession qui fait en douceur, consensus.
Le régime garde ainsi son visage hideux et répugnant en manœuvrant sournoisement dans tous les sens. Sa survie prime sur toute autre considération. Pour ce faire, il monte tous les scénarios possibles et impossibles. De l’épisode risible de candidat par procuration au dernier montage musclé de mise aux arrêts d’un général, le cinéma est ouvert sur tous les genres. Il y aura encore de la comédie, de la tragicomédie aussi et même de l’action. Le spectacle parait gratuit mais à tout moment, il pourrait se retourner contre le monde. Et les spectateurs payeraient très cher leur passivité..
Zoubir Zerarga