Tant réclamée par les étudiants, la suppression du système LMD n’est pas à l’ordre du jour du côté du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
Le recteur de l’Université de Constantine, Abdelhamid Djakoun le confirme.
S’exprimant, hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, celui-ci s’est montré catégorique, déclarant : «Il n’y aura pas de révision du système LMD». Et de souligner que le système classique est en voie d’extinction.
Selon lui, l’objet des rencontres régionales initiées ces joursci est de créer une passerelle entre ce système et l’ancien système. Et pour cela, l’intervenant dira qu’un consensus a été dégagé avec les étudiants.
La même voix parle même que plus de 90% des étudiants sont d’accord. Le système classique a permis, justifiera-t-il, de donner de la maturité à l’Université algérienne et que le système LMD va lui permettre de se développer mais surtout de donner une dimension nationale et internationale à nos diplômes.
Les préoccupations des étudiants concernant les correspondances et les passerelles vont être, dira-t-il, finalisées au niveau des conférences nationales prévues pour le 27 mars prochain. Pour ce qui est des revendications à caractère pédagogique et liées à la spécificité de chaque établissement, eh bien, celles-ci seront gérées au niveau de ces établissements par les responsables pédagogique et administratif de chaque université.
DIPLÔMES D’INGÉNIEUR ET DU MAGISTER RETENUS
Toutefois, le même responsable indiquera que le diplôme d’ingénieur d’État a été retenu comme grade essentiel au niveau de la nomenclature des diplômes actuels. En un mot, le recteur soutient que le grade d’ingénieur restera en vigueur. Idem pour le magister qui, à ses dires, restera en place jusqu’à l’extinction du l’ancien système.
Les mesures prises aujourd’hui par les responsables de secteur ne sont nullement, fera-t-il savoir, une réponse à une situation de contestation mais «bel et bien un dispositif naturel qui se met en place progressivement comme il a été préconisé dans le sens où nous avons initié une démarche progressiste et intégrative du système LMD dans les universités algériennes ».
Pour lui, faire une correspondance entre les diplômes (LMD et système classique), c’est une question tout a fait naturelle. Il convient de souligner à titre de rappel que des rencontres régionales sur les correspondances pour les passerelles entre l’ancien et le nouveau système universitaire se sont tenues un peu partout à travers les universités du pays. C’est le cas, ce mardi, pour la wilaya de Constantine.
Les participants à cette rencontre régionale, qui a réuni des étudiants et les responsables d’une vingtaine d’établissements universitaires de l’Est du pays, ont tenté tant bien que mal de répondre à toutes les préoccupations des étudiants en rapport, notamment, avec les correspondances entre les diplômes de l’ancien système et ceux du système LMD.
Une rencontre similaire a été tenue le même jour à Oran. Les participants aux travaux de la conférence vont s’en remettre exclusivement aux critères scientifiques et pédagogiques dans l’équivalence des diplômes des systèmes classiques et de LMD.
Les présents à cette rencontre ont insisté, à l’issue de leurs travaux de deux jours, sur la nécessité d’une gestion de l’opération d’équivalence des diplômes et de basculement d’un système à l’autre selon des principes scientifiques et pédagogiques pour éviter les voies mécaniques. Reste à savoir maintenant la réaction des étudiants.
Ces derniers ne cessaient de réclamer, haut et fort, une réponse de fait à leur revendication. L’annulation du décret portant système LMD ne les a pas convaincu et demandent plus de garantie de la part de la tutelle. Ces engagements pris lors de ces rencontres régionales auront-ils pour effet de calmer les étudiants ? C’est trop tôt pour y apporter une réponse. Attendons la fin des vacances…
Amokrane Hamiche