Le RCD reproche à l’UE d’avoir cautionné les législatives du 10 mai

Le RCD reproche à l’UE d’avoir cautionné les législatives du 10 mai

C’est demain jeudi que l’Union Européenne va auditionner les observateurs qu’elle avait envoyés pour superviser les élections législatives du 10 mai dernier.

A la veille de cet événement, le RCD a rendu public un long communiqué dans lequel il reproche à l’Union Européenne d’avoir cautionné un processus électoral « vicié ».



« Les élections législatives du 10 mai 2012 viennent de se dérouler dans un climat trouble en Algérie » constate d’emblée le RCD reprochant à l’UE, «en acceptant d’y envoyer une mission d’observation et en l’y maintenant malgré les avertissements et les abus patents qu’elle a constatés voire subis », d’avoir créé «un précédent qui pèsera lourdement sur le développement de ses relations avec les forces démocratiques algériennes ».

Pour le RCD, cette élection qui vient de se dérouler débouche sur un constat, à savoir que le pays « n’est pas sorti de la noria coups d’Etat – fraudes électorales – corruption – régression ».

Cette élection, ajoute le RCD « confirme un blocage national : la police politique est le verrou qui bride toute décision et initiative démocratiques dans le pays ».

Ces observations faites, le RCD fait le bilan de sa propre expérience s’agissant des élections et les raisons qui l’ont amené à posteriori à demander une présence massive et qualifiée des observateurs européens.

« C’est parce qu’il avait testé et éprouvé pendant de longues années toutes les solutions de composition initiées par le système que le RCD, parti de l’opposition démocratique laïque issu de la génération d’après-guerre, a fait d’une surveillance internationale massive et qualifiée une condition à sa participation au scrutin du 10 mai », lit-on dans le communiqué.

Le RCD reproche aussi à l’Union européenne d’avoir été manipulée par le gouvernement algérien lors des présidentielles de 2004 et de n’avoir pas su tirer les conclusions.

«Suite à la manipulation opérée par le gouvernement au dépend de l’Union européenne en 2004, à l’occasion de l’élection présidentielle, le RCD n’a eu de cesse d’exiger une assistance et un témoignage extérieurs pour assurer aux algériens le respect de leur choix citoyen » dit le RCD qui rappelle qu’il est le seul parti politique algérien à porter cette revendication de présence massive des observateurs.

«C’est fort de cette légitimité que nous prenons la décision d’alerter les parlementaires européens sur les conséquences de la programmation d’une mission d’observation électorale qui s’est faite dans des conditions particulièrement aléatoires » note encore le RCD qui se demande si dans ces conditions, cette élection pouvait déboucher sur autre chose que« la situation délétère qui se délite chaque jour un peu plus ».

En conclusion de son communiqué, le RCD compare les législatives du 10 mai,« initialement destinées à protéger l’Algérie des ruptures politiques », à une boîte de Pandore.

Leur conséquence est que « la scène nationale s’est plus que jamais emballée depuis que les révélations sur les différents dépassements se font jour dans l’enceinte même de l’assemblée nationale ».