Le RCD relance son cassandre

Le RCD relance son cassandre

Un président de la République légitime. Le mot est lâché ! C’est le patron actuel du RCD, Mohcine Bellabes, qui le réclame après avoir vainement tenté, lui et ses alliés de la Coordination nationale des libertés de faire admettre aux décideurs une élection présidentielle anticipée.

La revendication ne bénéficie pas de l’adhésion de toute la classe politique compte tenu du fait que l’urgence est dans l’élaboration de la Constitution. Malheureux candidat à la présidentielle de 2014, le président du Front national algérien, Moussa Touati, rejette l’organisation d’une élection présidentielle anticipée réclamée par l’opposition.



« Les partis de l’opposition n’ont aucun programme politique pour aller à une élection présidentielle anticipée ; ils ne cherchent qu’à s’accaparer du pouvoir », avait-il lancé en novembre dernier. Pour le leader du FNA, « il vaut mieux continuer avec la politique actuelle que de s’aventurer avec une opposition qui ne s’intéresse qu’au pouvoir sans présenter la moindre alternative politique ».

Le président Bouteflika avait assuré qu’il tenait à son projet de refonte de la loi fondamentale. Lors du dernier Conseil des ministres, il a affirmé que le projet de révision de la Constitution ambitionne « à consolider les libertés et la démocratie » et n’est pas au service d’un pouvoir ou d’un régime.

« Le projet de révision de la Constitution que je proposerai conformément à mes attributions constitutionnelles, n’est pas au service d’un pouvoir ou d’un régime comme cela est prétendu ici ou là. Bien au contraire, il ambitionne à consolider les libertés et la démocratie pour lesquelles se sont sacrifiés les glorieux martyrs de la Révolution de Novembre », avait-il souligné. Toutefois, le leader du RCD a formulé sa demande en espérant peut-être trouver un large écho auprès de certains décideurs pour accélérer les réformes.

Aujourd’hui, il est de notoriété publique que toutes les institutions officielles de l’Etat sont bloquées en raison de l’état de santé du Président. Pour beaucoup, l’Algérie a besoin de transcender cette impasse qui contrarie de nombreux dossiers sérieux.

L’affaire du gaz de schiste est la parfaite illustration du cafouillage dans la gouvernance, au moment où un débat national incluant la classe politique, la société civile et les experts est réclamé pour examiner cette affaire urgente qui a mis toute la ville d’In Salah dans une paralysie sans précédent.

Cette éventualité ne peut être envisagée et suivie que par le chef de l’Etat. Pour les experts, la sécurité des Algériens dans le Sud passe avant toute autre considération fût-elle d’ordre stratégique. Hier encore, le ministre des Finances a indiqué que le gouvernement « avait pris en compte tous les scénarios possibles » concernant la baisse des prix du pétrole, y compris les pires situations.

Djellab persiste à refuser d’avoir un regard clair et lucide sur la situation quant à la crise économique à laquelle va être confrontée l’Algérie dont les recettes sont tirées principalement des hydrocarbures. La crise découlant de la chute des prix du pétrole a contraint le gouvernement à envisager une politique d’austérité. Pour le leader du RCD, le gouvernement veut faire payer au peuple ses propres erreurs.