Particulièrement actif notamment depuis l’éruption des révoltes populaires dans le monde arabe, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) suit, tout en militant pour le changement radical du système en Algérie, de près ce que les peuples voisins accomplissent pour se débarrasser des dictatures qui les gouvernent. Le parti de Saïd Sadi n’a pas, aussi, loupé de relever et de commenter la position algérienne par rapport à la proposition de la Ligue arabe à l’ONU d’établir une zone d’exclusion aérienne en Libye.
Sofiane Aït-Iflis – Alger (Le Soir)- Le RCD a estimé, dans un communiqué rendu public hier dimanche, que cette position algérienne «ne manquera pas de faire écho à l’accusation de l’opposition libyenne qui impliquait Alger dans l’assistance logistique accordée au dictateur de Tripoli pour convoyer ses mercenaires». Ceci après avoir fait remarquer, comme de bien entendu, que «l’Algérie et la Syrie sont les deux seuls pays à avoir voté contre la proposition de la Ligue arabe. (…) s’agissant de Damas, la position est conforme à une vieille tradition de massacre des populations civiles par la famille qui règne en Syrie depuis plus de quarante ans». Cette remarque consignée, le parti de Saïd Sadi a relevé aussi qu’au moment où la Tunisie et l’Égypte se sont libérées des systèmes despotiques, la Libye étant inscrite sur la même voie et que le Maroc préconise une monarchie parlementaire, «le chef de l’Etat qui avait manifesté quelques signes de fébrilité se rebiffe et déclare par la voix de son ministre des Affaires étrangères qu’il ne “cédera sur rien”». En cette réorientation du discours officielle, le RCD lit une volonté des dirigeants algériens à maintenir le pays comme le seul pays antidémocratique dans la région. «A suivre le souhait des dirigeants, l’Algérie aurait donc vocation à demeurer le seul no man’s land antidémocratique de tout le nord de l’Afrique ; une espèce de seconde Corée du Nord étouffée par une famille prédatrice à prétention dynastique adossée à un service de renseignement aussi tentaculaire qu’archaïque», écrit encore le parti, ajoutant que «les manœuvres visant à manipuler la contestation générale pour l’intégrer dans les règlements de compte claniques sont politiquement vaines. Ni l’immobilisme, ni les manipulations, ni les raidissements épisodiques du pouvoir ne pourront enrayer l’aspiration de nos concitoyens au changement».
S. A. I.