Après le RND, le FFS, El Karama… le RCD, pourtant étanche et imperturbable, fait face depuis avant-hier à un mouvement de redressement mené par un groupe d’anciens militants et cadres qui, chose étonnante, sollicitent le retour de Saïd Sadi, ex-président du parti, qui a démissionné il y a une année.
Etonnante et détonante est la demande d’anciens militants et cadres du RCD, autoproclamés «redresseurs», qui réclament ni plus ni moins que le retour de l’exprésident du parti, Saïd Sadi, qui s’est retiré de son propre gré de la présidence du parti en mars 2012 pour devenir un simple militant.
La rencontre, tenue avant-hier à Akbou dans la wilaya de Béjaïa, initiée par un groupe d’anciens membres de la direction du parti et d’anciens membres du Conseil national du parti, à l’image de Zahir Benkhellat, Rabah Boucetta, Nadir Hamouche, avait pour ordre du jour la destitution de Mohcène Belabès de son poste de président du parti, contesté par ses adversaires.
Et voilà que Saïd Sadi qui avait annoncé qu’il ne briguera pas un nouveau mandat à la tête du RCD, est aujourd’hui sollicité pour «re» prendre les rênes du parti. Pourtant, Sadi avait tranché de se retirer de la présidence de son parti, une décision à laquelle peu de gens, du moins son entourage, ne s’attendaient pas. Aussi, sa démission était un évènement politique majeur de l’année 2012.
Pour le commun des citoyens imprégnés de culture politique, le nom de Saïd Sadi évoque souvent son parti, RCD qu’il a créé et dirigé depuis 23 ans. Une année de sa démission et à l’occasion du 24e anniversaire de la création du RCD qui coïncide avec le 9 février, les «redresseurs» ont exigé la tenue d’un congrès extraordinaire pour réinstaller Saïd Sadi à la tête du parti. Pour la direction du parti, on ne donne aucune importance à ce mouvement de redressement né avant-hier à Béjaïa.
Les partisans de ce mouvement, des dissidents et ex-militants expulsés par l’actuelle direction nationale du parti, se sont réunis à Akbou, sous la houlette de Rabah Boucetta, exmembre du Conseil national du RCD chargé de l’organique, pour structurer leur mouvement. Ces dissidents réclament la destitution de Mohcine Bellabas et l’organisation d’un congrès extraordinaire pour réinstaller Saïd Sadi.
Parallèlement à cette réunion, les membres du bureau de Béjaïa se sont réunis hier au siège régional du parti, pour contrecarrer ce mouvement de redressement, initié par d’anciens militants exclus par la direction du parti, parmi lesquels figure l’exdéputé Djamal Ferdjallah.
Il est utile de souligner que le président du RCD Belabbas qui est intervenu lors du 24e anniversaire de la création du parti, a rappelé les valeurs, les méthodes et les objectifs auxquels travaille le RCD. «Nous avons payé le prix fort mais nous avons réhabilité le projet démocratique condamné et décrié depuis l’indépendance… vous pouvez compter sur moi pour défendre ces valeurs et renforcer avec vous cette dynamique de l’espoir.», a-t-il souligné.
Dans son intervention, le président du RCD a salué également la présence de l’ancien président Saïd Sadi, «militant à jour de ses cotisations qui a résisté à la pression des congressistes qui exigeaient son maintien».Contrairement à d’autres, ajoute-on, Saïd Sadi n’a été contraint au départ ni par l’âge ni par les militants, là aussi le RCD a innové.
Le président du RCD a également salué la présence de Maître Ali Yahia qui a plus de 90 ans continue à lutter sans rien attendre en retour pour défendre ses idées. Comme d’habitude les anciens maquisards restés fidèles à leur combat et des acteurs du monde associatif et syndical ont partagé l’événement avec les militants d’Alger où la présence féminine était particulièrement importante, selon un communiqué du parti publié sur le site du parti.
Y. M.