Le groupe des «19-4» signataires de la fameuse lettre demandant une audience au président de la république ne cesse de recevoir des volées de bois vert. Alors que leur initiative est déjà en mévente au sein de l’opinion publique et de la classe politique, Louisa Hanoune, Khalida Toumi, Zohra Drif et les autres viennent d’êtres déclarées en mission commandée de la «police politique officieuse».
La lecture est du président du RCD Mohcine Belabbas qui a dit aujourd’hui tout le «bien» qu’il pense de ce groupe qui défraye la chronique politique depuis une dizaine de jours avec son étonnante proposition d’aller voir si c’est réellement Bouteflika qui gère le pays.
Dans son discours d’ouverture du campus des jeunes de son parti à Zéralda, M Belabbas est revenu longuement et de manière très caustique sur les initiateurs du groupe des dit des «19». Un groupe qu’il accuse de vouloir «se recycler dans l’opposition en quittant un bateau soumis à d’incessantes vagues», a-t-il tonné.
«La manœuvre improvisée ces derniers temps s’inscrit à tout point de vue dans le cadre des soubresauts des luttes entre clans d’un même système», assène d’emblée le chef du RCD.
Un groupe «missionné»
Pour lui, il s’agit ni plus ni moins que d’une manœuvre politique œuvre de ce qu’il a appelé «la police politique officieuse» allusion au DRS version général Mèdiène. «Les signataires de la lettre sont tous managés par la police politique officieuse qui semble réduite à fomenter des scénarios de déstabilisation en actionnant ce qui leur reste comme acteurs publiques fidèles», a commenté Mohcine Belabbas.
Il en veut pour preuve d’après lui, que cette «police politique officieuse fomente des scénarios de déstabilisation, au moment ou la police politique officielle déstructurée s’occupe à se redéployer pour la nouvelle feuille de route qui lui est assignée».
En quête de recyclage
En creux, le président du RCD suggère clairement que Louisa Hanoune et ses camarades rouleraient pour les anciens responsables du DRS qui tentent d’après lui de peser sur les événements faute de pouvoir faire la décision.
Au demeurant, M. Belabbas constate que les revendications politiques des «19» confortent l’analyse de l’opposition regroupée au sein de la CNLTD depuis son congrès à Mazafran. Belabbas rappelle au passage que celle-ci a réclamé un dialogue avec le pouvoir pour trouver une issue à «l’impasse globale» qui passe par une transition démocratique.
Il met cependant un bémol sur le caractère «violent» de la rhétorique des «19» précisant que la CNLTD s’est gardé de soutenir que le chef de l’Etat «serait pris en otage ou plus grave encore qu’il aurait commis des actes de trahison».