C’est un communiqué au vitriol que le RCD vient de rendre public, à l’issue de la réunion de son Secrétariat national, consacrée à l’évaluation de la situation sociale et politique du pays, à la lumière des développements intervenus sur la scène nationale.
Dans le premier paragraphe de son communiqué, le RCD donne le ton en dressant un constat sans appel. « L’inflation galopante, la paupérisation croissante, la paralysie économique, la dégradation sécuritaire et la privatisation des institutions de l’Etat dominent les préoccupations de larges couches de la population » lit-on dans ce communiqué qui pointe aussi « un marasme généralisé, de nombreux citoyens à travers toutes les régions du pays expriment leur colère contre le pouvoir actuel et leur rejet de continuer de subir plus longtemps l’humiliation et l’arbitraire ».
Ce constat fait, le RCD revient à la transition démocratique, son crédo actuel pour dire qu’elle « suscite adhésions et débats et exige de toutes les forces patriotiques et de la société civile d’élargir les initiatives en cours pour privilégier la décantation dans le champ public, préalable à toute refondation et sauvegarde nationale ».
A ce propos, le parti de Mohcine Bélabès revient sur la récente interdiction de la conférence que devait justement animer la Coordination à la salle filmothèque de l’OREF pour considérer cette interdiction comme le signe patent des « égarements et les faux-fuyants d’un système délétère qui, pour contrer une dynamique populaire et historique disqualifiant se fourvoie dans l’abus, la répression et les combats d’arrière-garde n’hésitant pas à cultiver la division pour se poser en arbitre de la crise qu’il a lui-même générer ».
Dans ce sens, ajoute encore le RCD, les appels au pouvoir pour initier des réformes à même d’éviter au pays un chaos programmé ne font que retarder la nécessaire mobilisation pour créer le rapport de forces indispensable pour redonner la parole au peuple Algérien. Signe de cette politique du pire, la situation explosive qui prévaut depuis des mois à Ghardaïa. « Cette politique du pire trouve, également, sa déclinaison pratique dans l’exacerbation de la situation dans la vallée du M’Zab par la provocation, la répression, la manipulation des crispations identitaires et communautaires, l’instrumentalisation de la justice et la consécration de l’impunité qui font que des populations entières soient livrées à elles-mêmes ».
Le RCD n’hésite pas à parler de « tragédie » en décrivant les événements sanglants qui agitent cette région autrefois si paisible et si accueillante. Cela, analyse encore le RCD, est dû au déphasage qui existe entre la société et l’État mais aussi à l’échec de ce qui est qualifié dans le texte de « l’échec du monolithisme institutionnel et culturel imposé au pluralisme de la société ».
Pour le RCD, la situation chez les mozabites, toute proportion gardée, trouve son prolongement en Kabylie livrée « aux groupes mafieux après le printemps noir de 2001 qui a fait fuir de la région l’essentiel des investisseurs dans le sillage de l’assassinat, resté à ce jour impuni, de 126 jeunes par les forces de répression du régime du clan d’Oujda ».
Le RCD ne se fait point d’illusion sur le plan du gouvernement pour Ghardaïa. « c’est une duperie supplémentaire » dés lors qu’il écarte les vrais acteurs de la crise au profit des clientèles traditionnelles du système et ses baltaguias utilisés contre « les militants politiques et associatifs de la vallée du M’Zab »