Le projet de Constitution que le RCD s’était proposé de mettre sur la table du débat politique est arrivé samedi en bout de parcours. Après sept convention régionales, occasion pour les militants d’en débattre, place pour la convention nationale organisée samedi à l’hôtel Riadh de Sidi Fredj. Pour cette grande messe partisane, Mohcin Bélabès et son staff ont convié pas moins de 1.000 invités représentants différentes régions du pays.
Des personnalités de premier plan font partie des invités, à l’image de l’historique Youcef Khatib, de Karim Younès l’ex président de l’APN. Côté partisan, on a relevé la présence de Abderazak Mokri, chef du MSP qui a du quitter la salle très en colère après le discours virulent d’un invité marocain qui n’y est pas allé du dos de la cuillère contre les islamistes. Le MAK, Jil Djadid, le PLJ ont également délégué leurs représentants à cette convention à laquelle participait aussi des représentants des partis marocains, tunisiens, libyens et mauritaniens. Le Dr Said Sadi n’est pas passé inaperçu à l’occasion de cette rencontre.
Dans son discours inaugural, Mohcin Bélabès s’est fait le chantre d’un dialogue inter partisan en invitant les partis politique à « construire un compromis historique pour redonner à l’Algérie une nouvelle impulsion ». Le choix des conventions pour débattre de la Constitution n’est pas fortuit. Il émane de notre conviction que le sujet nécessite un compromis entre les différents acteurs politiques et sociaux » a plaidé le successeur de Said Sadi pour qui l’enjeu à venir est de recréer l’espoir. L’espoir face à la difficulté. L’espoir face à l’incertitude. Et pour renouer avec les grandes épopées de notre histoire, il faut casser le carcan dans lequel le pouvoir veut enfermer la vie politique».
Et de lancer une pique à ce pouvoir en dénonçant « ses clans qui prennent en otage l’avenir politique du pays à travers les fraudes récurrentes, la corruption, le régionalisme ». Le chef du RCD, récuse aussi ce qu’il qualifie de chantage à l’islamisme » de la part du pouvoir « On entend souvent dire que si on fait tomber ce régime ce sera l’anarchie ou le fascisme intégriste. Cela s’appelle du chantage et nous n’avons pas à le subir » , martèle t-il sous les applaudissements de la salle.
Sur les fondements philosophiques et historiques du projet, Mohcin Bélabès rappelle qu’il est “imprégné de la mémoire algérienne, inscrit dans l’universalité et répondant aux caractéristiques nationales sociologiques et aux référents culturels de la Nation algérienne, l’avant-projet de Constitution comporte trois principaux axes autour de la définition des principes généraux devant régir la société algérienne, l’équilibre des pouvoirs et la clarification du rôle des organes consultatifs”.
“Concernant l’organisation et le fonctionnement des institutions et l’aménagement des relations entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire, le parti vise, dans son projet de Constitution, à clarifier les compétences de ces trois pouvoirs et à assurer un équilibre à même de garantir l’indépendance de chaque organe “sans aboutir à une éventuelle différenciation”. Enfin précisera le chef du RCD, le mouture de ce projet de Constitution est l’aboutissement d’un travail de coopération entre des experts en droit, algériens, marocains et tunisiens.