Le RCD appelle à la l’abolition du DRS

Le RCD appelle à la l’abolition du DRS

Le coup de pied dans la fourmilière donné par le président Bouteflika dans les services de sécurité, notamment la mise à la retraite du généralissime Toufik, continue de polariser l’intérêt des partis politiques et des médias.

Le RCD, qui a réuni ce week-end  son conseil national  a profité pour faire entendre son point de vue  sur la question. « La souveraineté du peuple et la démocratie exigent l’abolition de cette structure et le contrôle par la représentation populaire des instruments de sécurité du pays », déclare Mohcin Bellabas, dans une intervention à l’ouverture des travaux du CN.



Mais tempère le chef du RCD, la restructuration des services de sécurité, comme prochaine étape, « nécessite un débat démocratique impliquant tous les acteurs. Il implique la mise en place d’un cadre juridique qui fixe les missions, le mode de fonctionnement, les objectifs et les modes de désignation aux responsabilités de l’ensemble des institutions névralgiques .»

Car rappelle  le RCD, « un Etat fort est celui qui dispose d’institutions crédibles et légitimes et consolidé par des contre-pouvoirs. L’absence de toute forme de contre-pouvoir, formel ou informel, est une autre menace sur l’Etat national, au demeurant, bien affaibli ».

Mais à la lecture du communiqué, on comprend bien que  ce parti est loin de souscrire à la démarche du président Bouteflika qu’il soupçonne  de desseins personnels dans sa démarche. « Les partis et les militants politiques victimes de cette police politique ne peuvent se suffire de règlements de comptes entre protagonistes d’un système qui a mené le pays à la ruine ».

Le RCD  fait part en outre de ses craintes de voir cette « lutte des clans » exacerber la crise politique  qui frappe le pays. « Les luttes de clans au sommet de l’édifice institutionnel se sont désormais propagées dans l’institution militaire elle-même. Jusqu’ici, la cohérence dans le commandement de l’Armée n’a jamais été remise en cause y compris dans les dures années du terrorisme ».

Le RCD pointe aussi le contexte qui, de son point de vue, n’est pas propice à ce qui se passe actuellement au sommet de l’Etat.  « La cristallisation des luttes de sérail au sein de cette institution et leur mise en avant publique au moment où des groupes terroristes se manifestent dans plusieurs régions du pays et la dégradation de la situation sécuritaire à nos frontières, qui requiert la mobilisation des énergies patriotiques, suscitent légitimement des questionnements sur ce concours de circonstances et les visées qu’elles sous-tendent ».

En définitive, conclut le RCD, les changements opérés au sein du DRS ne seraient qu’une sorte de  manœuvre de diversion dont la finalité serait  d’occulter l’incapacité du président Bouteflika « d’insuffler une dynamique de renouveau politique » et une réponse « au naufrage économique dans lequel sa gestion l’a plongé ».