Le rapport sur le commerce des fruits et légumes présenté demain, A qui profite le conflit autour des mandataires ?

Le rapport sur le commerce des fruits et légumes présenté demain, A qui profite le conflit autour des mandataires ?

Un rapport détaillé sera remis demain au ministère du Commerce par les mandataires de fruits et légumes qui refusent de s’assigner au cahier des charges «imposé» par le département de Benbada, dans lequel ils expliquent le non fondement du statut de grossiste-mandataire «quitte à fermer le carreau», assurant que «les prix monteront en flèche, comme en 1994, si cette décision venait à être appliquée telle quelle».

Dans ce rapport, dira Mohamed Medjber, président de la Commission nationale des mandataires de fruits et légumes, «nous expliquerons dans le détail quelle est la position, le rôle et les attributions exacts de la profession de mandataire.

Nous refusons, quitte à fermer le carreau, qu’on nous impose de travailler un segment d’activité (grossiste) qui n’est pas le nôtre. Maintenant, s’il y a ceux qui acceptent, nous revendiquons qu’il y ait distinction dans le cahier des charges entre le mandataire qui est en relation directe avec les producteurs, et celui qui veut travailler en qualité de grossiste», a-t-il indiqué.

«Toutefois, soulignera-t-il, si le ministère du Commerce le désire, nous sommes prêts à en discuter pour trouver une solution qui arrange tout le monde. En cette période de négociation, nous appelons à la non-application de ce nouveau cahier des charges». Une véritable controverse s’est en effet installée au sein des mandataires des marchés de gros de fruits et légumes, qui estiment aberrant l’obligation faite par le ministère du Commerce leur exigeant de se soumettre au nouveau cahier des charges qui désormais considère comme étant grossistes les mandataires aux marchés de gros de fruits des légumes.

Et pour cause, indigné, M. Medjber, lors d’une conférence de presse organisée mercredi par l’UGCAA, aile de El Hadj Tahar Boulanouar, s’interroge sur le «pourquoi de créer un différend qui n’existe pas alors que tout marche très bien. C’est à croire que les gens ont beaucoup plus intérêt quand il y a conflit» ! Il est «incompatible d’être mandataire et grossiste en même temps» Désapprouvant le fait qu’ont leur ait «imposé la qualité de grossistes alors que depuis les années 1950 nous exerçons la profession de mandataire de père en fils», M. Medjber indiquera que «le mandataire n’est pas un indu occupant dans la profession sans l’aval du ministère du Commerce».

«On nous a fait appel en 1994, relèvera-t-il, pour remettre de l’ordre dans le marché de gros après sa nationalisation en 1974. Depuis, nous travaillons dans cette activité avec un registre du commerce sous le code 301-112, lequel code est destiné à la profession de mandataire- commissionnaire» . Affirmant qu’il est tout à fait «incompatible d’être mandataire et grossiste en même temps», M. Medjer, également mandataire au marché de gros des Eucalyptus, dira qu’«on ne peut demander à un médecin d’exercer le métier de pharmacien» ! Et pour cause, expliquera-t-il, «dans le cahier des charges est demandée la facture d’achat, ce que nous ne pouvons fournir puisque nous n’achetons pas de produits.

Nous les receptionnons des fellahs, puis nous les vendons au cours de l’offre et de la demande et sur les quels nous prenons une commission entre 6 à 8%». «Pour nos clients, précisera- t-il, nous établissons des buletins de vente». Par ailleurs, il dira que «le fellah, exonoré d’impôts et payant 4% sur son bénefice, n’est pas assujetti à ce document ».

«Il faut savoir, indiquera-til, que si nous acceptons ce cahier des charges tel qu’il nous est proposé, nous prendrons une marge bénéficiaire sur les produits que désormais nous acheterons, et celui qui nous l’achetera à son tour prendra sa marge bénéficiaire et au final les prix seront plus qu’inabordables pour les consommateurs». «Pourquoi inciter les gens à prendre encore une marge bénéficiaire et provoquer le mécontentement général des consommateurs ?», s’interrogera- t-il, invitant, à ce propos, les associations de protection des consommateurs à intervenir pour dénoncer et prévenir contre les conséquences d’une telle décision.

En outre, refutant le fait que la tutelle les ait consultés pour l’élaboration du texte, M. Medjber corrigera pour souligner «l’incompétence des ens consultés non habilités à nous représenter», et regrettant que «les gens de la profession aient été occultés», il affirmera que «si nous devons accepter ce statut de ‘’grossiste-mandataire’’ sans qu’il eut été amendé, cela créera une véritable anarchie dans le commerce des fruits et légumes qui se vendront à tort et à travers à des prix outranciers, comme cela été le cas avant 1994».

La révision du système de commercialisation des fruits et légumes, un impératif Enfin, défendant les mandataires d’être à l’origine des hausses des prix qui interviennent régulièrement sur le marché des fruits et légumes, M. Medjber indiquera qu’à ce moment-là «la marchandise n’arrive même pas aux marchés de gros, elle est achetée directement auprès des fellahs par des parasitaires». D’où la nécessité de «revoir le système de commercialisation des fruits et légumes avec les profesionnels pour un tracé définitif de la marchandise qui mettra fin à l’incrimination des mandataires qui n’ont aucun monopole sur les produits et dans les augmentations des prix».

L. N. B.