Le ralentissement de l’économie mondiale et la crise en zone euro, qui fera baisser les prix des hydrocarbures, fragiliserait les équilibres financiers et budgétaires de l’algérie en 2012, a indiqué, hier, à alger joël toujas-bernaté, chef de division au département moyenorient et asie centrale du fonds monétaire international (fmi).
L’excédent des comptes courant sera moins important l’année prochaine, a précisé M. Toujas-Bernaté qui relèvera qu’en Algérie, «le programme d’investissement public a atteint un plafond (286 milliards de dollars) qui ne grossira pas indéfiniment ».
C’est pourquoi, dira-t-il lors d’une conférence de presse organisée par la Banque d’Algérie, «le secteur privé devra jouer un rôle dynamique qui n’a pas pu faire valoir jusque-là». Dans ce sens, le représentant du FMI a recommandé «la diversification de l’économie dépendante à ce jour des hydrocarbures».
Pour lui, le secteur privé est plus dynamique et créateur d’emploi, car le chômage en Algérie, même s’il a baissé durant ces dix dernières années, en se situant autour de 10%, restera «élevé» pour les jeunes (22%) et pour les femmes (19%).
Ainsi, l’Algérie devra améliorer son climat des affaires qui est assez peu favorable, a-t-il signalé d’autant qu’elle vient de perdre 3 places dans le classement «Doing Busines». Le chef de la délégation du FMI a salué les réformes engagées par l’Etat vis-à-vis du secteur privé comme l’initiative de la tripartite qui témoigne, selon lui, d’une réelle prise de conscience pour mettre en place des réformes.
Toutefois, M. Toujas- Bernaté estime qu’il reste beaucoup à faire au niveau du secteur financier, notamment les banques publiques qui devraient s’équiper de procédures modernes pour évaluer les risques et octroyer plus de crédit au secteur productif privé. Pour leur part, les entreprises privées devraient faire preuve de transparence vis-à-vis des banques pour bénéficier de financement.
Autres grief : les dépenses de fonctionnement en augmentation depuis plusieurs années aux dépens des investissements avec la hausse des salaires, les transferts sociaux et le soutien aux prix des produits de première nécessité. Interrogé sur l’actuelle gestion des réserves de change avec la baisse de la notation des Etats- Unis, le représentant du FMI reste optimiste pour l’économie américaine.
Et même s’il ne connaît pas la part des investissements engagés par la Banque centrale dans ce pays; il estime que «c’est bon que la Banque d’Algérie laisse ces bons du trésor américain tels quels».Pour 2012, la croissance hors hydrocarbures devra se situer autour de 5%, l’inflation restera sur la même tendance qu’en 2011 (4%), le déficit budgétaire sera de 5 à 6%. Une nouvelle baisse de la production des hydrocarbures devra amener le taux de croissance du PIB (produit intérieur brut) global à environ 2,5%.
Fella Midjek
LE CRÉDIT À LA CONSOMMATION SERA RÉTABLI EN 2012
La Banque d’Algérie mène des travaux pour la mise en place de la centrale des risques de surendettement des ménages qui permettra de rétablir le crédit à la consommation l’année prochaine (2012) avec l’intermédiation des banques, a affirmé hier à Alger le représentant du FMI, Joël Toujas-Bernaté lors d’une conférence de presse tenue, à l’issue des consultations avec les autorités algériennes sur la situation macroéconomique et financière du pays. En Algérie, le crédit à la consommation a été suspendu depuis 2009.
F.M