Le ramadhan s’annonce chaud

Le ramadhan s’annonce chaud

ramadhan.JPGLe mois sacré du ramadhan n’est pas du tout en cause. Les prix des fruits et légumes ainsi que d’autres denrées alimentaires sont élevés depuis des mois.

L’indice des prix à la consommation établi par l’Office national des statistiques confirme cette tendance. *

L’ONS indique que «lerythme d’inflation en glissement annuel a atteint 5,4% en juin dernier (juin 2010 à juin 2009), un taux légèrement en hausse par rapport à celui enregistré en mai dernier (5,3%).

Pour ce qui concerne l’indice des prix à la consommation, il a connu une variation de +4,62% durant les six premiers mois de l’année en cours, induite essentiellement par la hausse des prix des biens alimentaires qui ont augmenté de 6,46% par rapport à la même période de l’année 2009, dont les produits agricoles frais (+6,12%) et les produits alimentaires industriels (+6,75%).

Cette variation de près de 5% durant les six premiers mois de l’année confirme que le mois de ramadhan est étranger à ce phénomène. Le coût de la vie en général est élevé.

SMIG D’ICI ET DE LÀ-BAS

Des concitoyens résidant en France, venus en vacances au pays, constatent que les prix de certains produits sont identiques aux prix des mêmes produits à la vente en France.

Ils font remarquer que «le salaire minimum là-bas est nettement plus élevé qu’en Algérie». Ils estiment « étonnant» de trouver sur les étals algérois de l’ail local à 420 dinars le kilogramme. Par contre, la pomme de terre et les tomates – entre 20 et 25 dinars le kg – sont abordables. Des fraises de jardin parfumées à 80 dinars le kg ravissent ces émigrés en vacances.

Du coup, la banane ou la pomme d’importation deviennent un luxe. Pas pour ces vacanciers, mais pour les consommateurs de la classe moyenne locale. Ces derniers regardent «avec les yeux» ces fruits importés d’Amérique latine proposés à des prix prohibitifs et on se demande d’ailleurs si ce type d’importation ne sera pas limité dans le cadre de la nouvelle politique du gouvernement.

Cela dit, l’ONS constate la baisse des prix de la pomme de terre (-14,25 %), des oeufs (-11,63 %) et de la viande de poulet (-6,82 %). En revanche, il relève «des hausses dont la plus prononcée a touché le sucre et les produits sucrés (+42,27%) et les fruits frais (+40,63%)». Cette tendance haussière a également concerné les poissons frais avec 16,79%, la viande de boeuf (+13,36%), les boissons non alcoolisées (+17,76%), la viande de mouton (+8,56%) et les huiles et graisses avec +7,72%.

Il faut dire que la plupart de ces produits ne sont pas accessibles à une catégorie d’Algériens à revenus moyens ou bas. Il s’agit notamment du poisson frais ou de la viande rouge.

En général, la consommation de viande rouge augmente durant le mois de ramadhan, dans la mesure où presque tous les budgets familiaux lui réservent une petite enveloppe.

LA TENDANCE EST PLUTÔT HAUSSIÈRE

Sur le seul mois de juin 2010, l’ONS affirme qu’il y a «une baisse relativement importante, notamment pour les poissons frais (-18,4%) et les fruits frais (-3,53%)».

Ces deux données sont relativement surprenantes dans la mesure où, par exemple, pour le poisson la demande est forte par rapport à une production faible durant la période concernée et que le prix se forme sur cette base pour être finalement élevé. Sur les fruits frais, il est vrai que la tendance constatée est baissière lorsqu’il s’agit de produits commercialisés par les marchands ambulants. Sur d’autres registres, l’Office national des statistiques indique que de janvier à juin dernier, tous les «produits de consommation du panier», représentatifs de la consommation des ménages, ont enregistré des hausses.

Selon l’ONS, les plus importantes sont celles du groupe «alimentationboissons» (+5,9%), «habillement-chaussures» (+4,5%), «santé-hygiène corporelle» (+3%), «meubles et articles d’ameublement» (+2,7%) et «logement et charges» avec +2,6%. Les autres groupes du panier ont également enregistré des hausses, mais de moindre ampleur : il s’agit des groupes «transports et communication» (+1,7%), «éducation, culture et loisirs» (+0,4%), selon l’ONS.

Par déduction logique, on peut estimer que cette tendance va perdurer durant le mois en cours et surtout durant le mois de ramadhan, dont il est admis qu’il a pour caractéristique, entre autres, d’être propice à la consommation des produits alimentaires, de l’habillement et des chaussures en vue de l’aïd.

Oualid Ammar