Le Qatar a rejeté ce mardi les accusations de Bachar al-Assad selon lequel le soutien de Doha aux rebelles syriens et plus largement au mouvement islamiste des Frères musulmans serait un facteur de déstabilisation régionale.
Le président syrien a mis en garde il y a dix jours les pays arabes qui fournissent des armes aux insurgés contre “un effet domino à travers tout le Proche-Orient et au-delà”, en visant sans les nommer le Qatar et l’Arabie saoudite.
“Assad n’a pas totalement raison”, a répondu ce mardi le Premier ministre qatari, Cheikh Hamad bin Jassim al Thani, lors d’une conférence de presse commune avec la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin.
Le Qatar a essayé de convaincre le régime de Damas d’adopter des réformes politiques au début du soulèvement, a déclaré le cheikh Al Thani, mais il s’est heurté à “l’obstruction d’Assad et à sa conviction qu’il ne pouvait y avoir d’autre solution que militaire”.
“Notre but est d’aider le peuple syrien à réaliser ses vœux et ses aspirations”, a-t-il poursuivi, assurant qu’Angela Merkel partageait cette position. Le Premier ministre qatari s’est en outre efforcé de rassurer ceux qui s’inquiètent du soutien de Doha aux Frères musulmans du président égyptien Mohamed Morsi, y compris ses voisins des Emirats arabes unis où le mouvement islamiste est interdit.
“Ne vous inquiétez pas: nous savons ce que nous faisons. Nous soutenons la volonté des peuples, nous ne nous ingérons pas dans les affaires des gouvernements de ces pays”, a-t-il dit.
“Nous n’avons pas porté les Frères musulmans au pouvoir, nous avons commencé à soutenir l’Egypte avant que les Frères musulmans arrivent au pouvoir. Ensuite, nous leur avons apporté une aide financière et politique”.