Le Qatar fait sensation !

Le Qatar fait sensation !
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La FIFA, égale à elle-même, tel un métronome, vient d’inscrire, encore une fois, son action dans la durée, en confirmant la volonté de son patron d’intéresser tous les peuples du monde au football qui prend, de plus en plus, une tangente exponentielle.

Après le succès de la dernière Coupe du monde en Afrique du Sud, première manifestation de cette envergure dans cette partie du monde, les dirigeants de la FIFA ont repris confiance dans le choix (politique?) qui consiste à faire en sorte que tous les continents abriteront, à tour de rôle, le Mondial. Le pari est réussi maintenant que la Russie, européenne sur le plan géographique, mais très loin de l’Europe politique et économique, vient d’être élue pour abriter l’édition de 2018. Le Qatar, un petit pays du moyen orient, financièrement insolent et particulièrement courageux, a attiré dans son escarcelle tous les courants qui alimentent les controverses. Il abritera l’édition d’après, soit en 2022.

Ce sont donc les candidatures les plus «chahutées» qui ont eu gain de cause. Pourtant il est reproché à la Russie son impréparation, ses stades trop éloignés les uns des autres, son infrastructure de transport tiers-mondiste, ses hôtels rares et trop chers pour les supporters en majorité jeunes. Comme il est reproché au Qatar, ce petit pays, la chaleur intenable qui peut atteindre 45 degrés à l’ombre, pendant les périodes choisies habituellement pour la Coupe du monde. La presse, dans le monde et particulièrement en Europe, a fait de ces deux cas leurs choux gras et affirmait avec suffisance, comme d’habitude, que ces deux pays étaient loin d’être des candidats sérieux allant jusqu’à sourire sous cap, en parlant du choix de Zinedine Zidane de soutenir le Qatar. Ce que l’opinion publique sportive ne veut pas comprendre, c’est que ce sont ces tares et ces retards qui font les atouts des candidats. Ce sont des nouveaux marchés pour dix ans au profit de ceux qui ont le savoir faire et la technologie, c’est-à-dire l’Europe et l’Amérique du Nord.

Les raisons ayant motivé le choix de la FIFA ne sont pas seulement celles annoncées à coup de grandes publicités ou de déclarations tonitruantes, sauf celle de Blatter qui défend l’idée de « démocratiser » le football; cette même idée lui avait permis d’être réélu avec le soutien, entre autres, de l’Algérie qui avait mené une bataille très rude contre Issa Hayatou, le président de la CAF qui soutenait la candidature du président d’alors de l’UEFA. Au sujet de ce qui n’est pas dit de vive voix, il est possible de relever quelques bribes de motifs pour la Russie parce que l’occident a besoin de son Gaz et de son pétrole dans cette période de crise, de sa proximité avec l’Iran et la Corée du Nord qui « représentent un danger pour le monde et surtout pour Israël ».

LG Algérie

Elle est un facteur d’équilibre dans les relations de l’Europe avec la Chine. La Russie soutient aujourd’hui, ce qu’elle a toujours contré et va même participer au déploiement de missiles anti-missiles en Europe. Elle est aussi et surtout un marché fiable et financièrement aisé. Toutes les infrastructures disponibles pour la Coupe du monde doivent être modernisées, beaucoup d’autres devront être construites.

C’est un marché très important qui n’a réussi aux occidentaux que dans le commerce du luxe, les nouvelles perspectives de la Coupe du monde sont porteuses de beaucoup d’espoirs pour atténuer la crise en …Europe. Le Qatar, quant à lui, représente un avantage géostratégique de part sa proximité avec l’Iran. C’est un pays arabe riche et jeune. Tout chez lui est à construire et c’est le seul ( ?) pays arabe qui peut accueillir Israël si celle-ci venait à se qualifier. Qui a dit que les arabes ont toujours été mis à l’écart alors qu’Israël est chouchouté. Ce discours va durer vingt ans. Alors a-t-on élu ou coopté ces deux pays pour abriter la Coupe du monde ?

Mohamed Benhamla