Le PT enfonce son député redresseur « Il est chargé de mission au profit des prédateurs »

Le PT enfonce son député redresseur « Il est chargé de mission au profit des prédateurs »

«Le président pourra stopper la LF 2016 par une deuxième lecture à l’ APN et la LFC 2016.»

Tout en reconnaissant l’existence d’un mouvement de redressement fomenté de l’extérieur du parti, le PT, à travers la voix de son député, Ramdhane Taâzibt, a estimé hier à Alger que «les déclarations de ce député qui a conduit cette action ont pris un virage à 180 ° par rapport au discours du PT, et ce, en 48 heures». Pour ce membre du bureau politique du PT, «cette énième attaque s’inscrit dans le cadre de la cabale menée contre la SG du parti, sa famille et le député». Ce député est persuadé que «les mêmes instigateurs des précédentes attaques poursuivent leur sale besogne en payant les services ou en exerçant des pressions sur ce député». «Paniqués et agités, ces derniers à leur tête des ministres du gouvernement et des responsables politiques mènent des attaques en règle contre le PT, le groupe des 19 et les parlementaires», a-t-il affirmé en faisant allusion au «mal nommé Saâdani et parrain de Tliba Baha Eddine» ainsi que d’autres ministres.

«Ceux-là ont dicté les déclarations prononcées par ce député qui ne présente que sa chemise et son ombre de traître», a-t-il appuyé. «La prochaine session du comité central du parti et la réunion du bureau politique, prévues dans quelques jours montreront que ce député chargé de mission auprès de ses manipulateurs agit en solo», a-t-il relevé. «La secrétaire générale du parti reviendra sur ce sujet avec de plus amples révélations», a-t-il promis. En fait, dit-il «le député d’Alger, Salim Labatcha n’a jamais contesté la ligne politique du parti et a même qualifié la lettre des 19 d’une action extraordinaire». En sa qualité de syndicaliste, ce député, qualifié de «traître vis-à-vis du mandat du peuple» a intégré le PT en 2012.

«Comme tous les militants, députés et cadres du parti, ce député a signé récemment l’engagement politique du parti», a-t-il rappelé. Le Parti des travailleurs(PT) ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. «Notre lutte pour l’annulation de la loi de finances 2016 légalisant la prédation, particulièrement le gel des articles de la discorde se poursuivra tout au long de l’année 2016», a affirmé hier en marge d’une rencontre de sensibilisation animée par Ramdhane Taâzibt, député et membre de bureau politique du PT au Centre culturel de Mohamadia à Alger. «A travers leur action commune le groupe des 92 parlementaires issus d’au moins 10 formations politiques dont une vingtaine députés du FLN, d’autres de TAJ de l’Alliance de l’ Algérie verte(AAV), du PT, ne désespèrent pas de voir le président de la République qui a signé ladite loi en cette fin d’ année, ordonner la deuxième lecture de la LF2016 par l’ APN», indique ce député. D’autant plus que dit-il «le président a décidé d’arrêter les opérations de privatisation en 2008 et a annulé en 2006 la loi 05-07 relative aux hydrocarbures, promulguée en juillet 2005 sous l’ère Khelil». Sinon, avance-t-il, «il n’est pas à écarter que le président de la République abroge les articles contestés à travers la loi de finances complémentaire 2016».

A titre de rappel, le groupe des 92 parlementaires dont fait partie Louisa Hanoune et Zohra Drif-Bitat ainsi que le groupe des 19-4 s’en sont remis au chef de L’Etat. Une lettre portant requête pour faire tomber la LF2016 a été déposée par le groupe des parlementaires fin décembre dernier chez Ahmed Ouyahia, le directeur de cabinet de la présidence de la République avant la signature de ce texte de loi. Il s’en est suivi une seconde lettre adressée au président Bouteflika à quelques heures de la fameuse signature par le groupe des 19 en vue de lui demander d’ordonner une seconde lecture de cette loi par l’APN, conformément aux dispositions de l’article 127 de la Loi fondamentale.

«La loi de finances 2016 consacre l’accaparement des biens de l’État, en violation des article 17 et 18 de la Constitution qui définissent la propriété publique comme bien de la collectivité nationale et en portant atteinte aux intérêts supérieurs de la nation», fait-il savoir en ajoutant que «les P/APC auront à gérer des communes fantômes». Pour ce député contestataire, «la promulgation de la loi de finances élaborée par un pouvoir parallèle mafieux hypothèque le présent et l’avenir de notre peuple par le retour à l’endettement extérieur en permettant au privé national ainsi qu’étranger établi en Algérie, de recourir à des prêts à l’étranger sous garantie du Trésor public».

Le député du PT a réitéré le fait que cette Loi comporte «des dispositions contraires à la loi fondamentale et constitue un coup de poignard dans le dos du peuple». «A l’instar de la Grèce, l’Algérie sera entraînée vers la faillite par le retour à l’endettement extérieur, mortel pour le pays à travers son article 55 permettant aux entreprises de droit algérien, y compris étrangères établies en Algérie, de recourir à des prêts à l’étranger sous garantie du Trésor public», indique-t-on. Sur ce point, il indique qu’ «un montant de 100 milliards de dollars a été recensé à titre d’évasion fiscale».

Par cette loi, le pays entrera dans une turbulence sociale dangereuse, conséquemment à la forte pression fiscale qui détruira le pouvoir d’achat de la majorité des citoyens, à la contradiction et à la provocation que constituent les exonérations et autres cadeaux fiscaux au profit d’un secteur privé pas toujours productif et créateur de richesse». «Il ne s’agit pas d’une quelconque évolution de la pensée économique vers le libéralisme, car ce genre de texte, taillé sur mesure d’une poignée de dilapidateurs n’existe nul part au monde», dit-il.