Louisa Hanoune a, d’emblée, salué la position de l’Algérie. Une position qu’elle a, d’ailleurs, qualifiée de responsable et qui prône le dialogue entre les parties libyennes.
La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, ne mâche pas ses mots quand elle aborde la question libyenne. Pour elle «le CNT, organe politique des insurgés libyens, est un supplétif de l’Otan».
Intervenant à l’ouverture de l’université d’été, qu’organise son parti du 25 au 28 août à Alger, Mme Louisa Hanoune a, d’emblée, salué la position de l’Algérie. Une position qu’elle a, d’ailleurs, qualifiée de responsable et qui prône le dialogue entre les parties libyennes, sans pour autant faire appel à des ingérences étrangères. «Le PT appuie les aspirations démocratiques des peuples mais refuse l’ingérence étrangère dans leurs affaires internes», a-t-elle appuyé. Abordant le Printemps arabe, en l’occurrence la crise libyenne, Louisa Hanoune s’est montrée des plus critique et peu optimiste. Sans détour, elle a souligné que «la destitution de Mouamar El Gueddafi, par les insurgés et leur bras politique, le CNT, en étroite collaboration avec l’Otan, répond à un agenda néocolonial». C’est un agenda, a-t-elle expliqué, arrêté et programmé par les forces impérialistes. «Elles (les forces impérialistes, Ndlr) prétendent déchoir le régime tyrannique et despotique de Mouamar El Gueddafi, c’est une illusion! Leur seul et unique objectif vise, sans aucun doute, de déposséder la Libye de ses richesses», a-t-elle insisté, tout en rappelant que sa formation n’a jamais cessé de dénoncer cet impérialisme occidental et de prévenir contre ses desseins hégémoniques.
Catégorique et sans ambages, elle a précisé que le CNT ne représente, en réalité, qu’«un instrument entre les mains de l’Occident, encourageant l’instabilité, les scissions et les divisions». Pour elle, l’exemple du Soudan divisé en deux parties en est une preuve, renseignant à plus d’un titre sur les projets du néocolonialisme mis en route.
Les puissances occidentales qui font semblant de promouvoir la démocratie, auraient dû prêter main forte à la Somalie, abandonnée et emportée par la famine. Abordant l’actualité nationale, la SG du PT est peu optimiste de voir le régime algérien procéder à des réformes politiques ambitieuses. Le peuple algérien, selon Mme Louisa Hanoune, demeure otage du vieux carcan que représente encore le parti unique et ses structures. D’où, le débat qu’elle prône national autour de la révision de la Constitution. «Réviser la Loi fondamentale du pays constitue une priorité qui doit être précédée par l’amendement des autres lois», a-t-elle fulminé, estimant qu’il est temps de redonner la parole au peuple et l’ associer au débat relatif à la Loi fondamentale. Et de poursuivre, qu’il n’y a rien de clair dans le cadre des précédentes consultations portant sur les réformes annoncées par le président de la République.
Evoquant, à l’occasion, la révision du dispositif législatif national, notamment dans son volet institutionnel, elle a déclaré que son parti n’a pas reçu, jusqu’ici, de copies des avant-projets de lois relatifs aux partis politiques, aux associations et à l’information.
Dans ce sillage, la SG du PT a jugé que les avant-projets de lois en question sont «en contradiction» avec les aspirations du peuple algérien, ce qui risque d’exposer le pays à «l’ingérence étrangère», toujours selon la pasionaria. Plus explicite, elle a indiqué qu’il n’y a pas de volonté pour le changement démocratique, rappelant que son parti a déjà appelé à la mise en place de réformes politiques qui soient le prélude d’une réforme radicale à même de changer la nature du système en Algérie. «Instaurer une assemblée constituante est le seul chemin menant à l’avènement de la démocratie et à la satisfaction pleine et entière des aspirations du peuple», a-t-elle fait savoir, avant de considérer que la démocratie constitue un facteur «d’immunité» pour la souveraineté nationale, au regard de la situation régionale, appelant à tirer les enseignements qui s’imposent des événements secouant un certain nombre de pays arabes et maghrébins.