Législatives : le PT commente le taux annoncé et salut “l’abstention massive”

Législatives : le PT commente le taux annoncé et salut “l’abstention massive”

Le Parti des travailleurs a considéré les résultats annoncés par l’autorité indépendante à la fin du jour du scrutin concernant le taux de participation, qui à 16h00 au niveau national atteignait 14,7% et moins de 5% à l’étranger, comme le pourcentage réel des résultats électoraux.

Le Parti à l’issue de sa réunion hebdomadaire a affirmé  que l’écrasante majorité du peuple s’est exprimée une fois de plus par un taux d’abstention sans précédent d’un déni clair de tout processus politique visant à sauver le régime détesté hérité du modèle de parti unique contre lequel le peuple s’est soulevé en février 2019.

« Le Secrétariat du Bureau politique considère que les résultats annoncés par l’ANIE en fin de journée faisant état d’un taux de participation de 14,7% nationalement et moins de 5% à l’étranger, correspondaient effectivement, à la fin de l’opération de vote », lit-on dans le cimmunuqé du PT.

Le PT précise que les taux de participations réaffirment que les Algériens persistent dans leur rejet de la feuille de route politique imposée par le pouvoir dès la déchéance de Bouteflika au printemps 2019,  » l’écrasante majorité du peuple algérien vient, une fois de plus, à travers une abstention sans précédent d’exprimer une défiance claire à l’égard de toute opération politique visant à sauver le système honni hérité du modèle de parti unique contre lequel s’est soulevé le peuple en février 2019″.

Le peuple réitère son  rejet massif

La formation politique de Louiza Hanoune, affirme que sans surprise aucune, le vote massif n’a pas eu lieu les élections législatives n’ont pas drainé la grande foule dans les bureaux de vote en dépit d’une campagne électorale que les candidats à la députation ont tenté de mener, en convertissant souvent leur discours en appels aux citoyens d’aller aux urnes pour provoquer le changement revendiqué.

Dans ce sillage le communiqué précisé,  » ni les moyens matériels et financiers colossaux mis au service de ce scrutin, ni l’instrumentalisation de la menace étrangère, ni la propagande officielle ni le matraquage des médias publiques et des médias privés au service du régime n’ont pu briser la détermination de la majorité du peuple ni altérer la conscience collective.A travers l’abstention massive, la majorité du peuple vient donc de confirmer sa capacité de discernement, son patriotisme et son attachement à son droit de décider de son sort souverainement et librement ».

Selon le PT, la première explication réside dans le taux élevé de l’abstention due à l’appel des partis traditionnels au boycott, mais aussi par l’intrusion du Hirak et son rejet total des législatives dans les conditions actuelles, précisant que , « l’écrasante majorité du peuple, qui à travers l’abstention massive sans précédent à l’échelle nationale et dans l’émigration vient de réaffirmer l’unité du peuple algérien, confirmant sur le terrain électoral que le processus révolutionnaire du 22 février 2019 est bel et bien vivant « .

Le communiqué intégral

A l’issue de sa réunion hebdomadaire et après appréciation du déroulement des législatives du 12 juin courant, le Secrétariat du Bureau politique enregistre avec soulagement que le scrutin s’est déroulé dans la sérénité sur l’ensemble du territoire national. Il salut les Algériennes et les Algériens, qui se faisant, ont, dans leur écrasante majorité, tenu à réaffirmer leur rejet du chaos dislocateur qui ouvre la voie aux ingérences étrangères.

Le Secrétariat du Bureau politique considère que les résultats annoncés par l’ANIE en fin de journée faisant état d’un taux de participation de 14,7% nationalement et moins de 5% à l’étranger, correspondaient effectivement, à la fin de l’opération de vote.

Quelles premières leçons tirer de ces premiers résultats ?

Par-delà les conditions dans lesquelles se sont déroulées la campagne électorale puis le scrutin, par-delà les résultats finaux qui seront annoncés quant à la composante politique et humaine de la future APN, l’écrasante majorité du peuple algérien vient, une fois de plus, à travers une abstention sans précédent d’exprimer une défiance claire à l’égard de toute opération politique visant à sauver le système honni hérité du modèle de parti unique contre lequel s’est soulevé le peuple en février 2019.

En effet, ni les moyens matériels et financiers colossaux mis au service de ce scrutin, ni l’instrumentalisation de la menace étrangère, ni la propagande officielle ni le matraquage des médias publiques et des médias privés au service du régime n’ont pu briser la détermination de la majorité du peuple ni altérer la conscience collective.

A travers l’abstention massive, la majorité du peuple vient donc de confirmer sa capacité de discernement, son patriotisme et son attachement à son droit de décider de son sort souverainement et librement.

Une fois de plus, l’écrasante majorité vient de décréter que le système en place depuis 1962, avec la même nature, les mêmes pratiques et dont les politiques qui ont ruiné le pays sont approfondies, doit partir pour que puisse s’exercer la plénitude de la souveraineté du peuple, seul habilité à définir la nature du régime et donc des institutions conformes à ses aspirations.

Ce faisant, l’écrasante majorité du peuple, qui à travers l’abstention massive sans précédent à l’échelle nationale et dans l’émigration vient de réaffirmer l’unité du peuple algérien, confirmant sur le terrain électoral que le processus révolutionnaire du 22 février 2019 est bel et bien vivant et réaffirme son rejet de toute tentative visant à le dénaturer ou le confisquer en rejetant un scrutin qui vise à imposer le maintien du statu quo mortel, la majorité à travers un silence assourdissant a hurlé ses souffrances, ses privations grandissantes de ses droits politiques, sociaux et économiques, elle a crié : ça suffit! ça suffit maintenant ! nous voulons vivre dans la dignité et exercer nos droits politiques et syndicaux. La majorité a crié : vos élections ne nous concernent pas car nous savons qu’elles ne résoudront pas les problèmes accumulés qui nous étranglent, bien au contraire, ces élections les compliqueront davantage.

Oui, ce rejet massif du scrutin traduit sur le terrain électoral la colère grandissante de la majorité du peuple plongée de plus en plus dans la pauvreté voire la misère pour de très larges couches.

Cette colère est la continuation des mobilisations ouvrières, populaires et de jeunes, des couches moyennes laminées, c’est la continuation des grèves des travailleurs et fonctionnaires, dans tous les secteurs, … c’est l’expression de la colère des étudiants confrontés au démantèlement de l’université. C’est l’expression de la colère de toutes les couches sociales victimes d’une véritable descente aux enfers depuis le confinement dit sanitaire, comme c’est le cas du retour en force de la tragédie de la Harga. C’est la colère contre les décisions antiéconomiques et antisociales que le gouvernement a mis en œuvre sous couvert de confinement sanitaire et qui ont engendré un désastre effrayant en matière de perte d’emplois, de fermeture d’entreprises publiques et privées, d’effondrement du pouvoir d’achat, d’anarchie généralisée et de dérèglementation mortelles dans les services publiques.

Ce rejet massif, traduit sur le terrain électoral, l’indignation de la majorité devant la régression sans précédent sur le terrain des libertés démocratiques, la fermeture des champs politique et médiatique, la répression des marches et rassemblements, la criminalisation/judiciarisation/diabolisation de l’action politique, de la profession de journaliste, de la fonction d’avocat, de la liberté d’opinion, de conscience, et y compris de recherche académique, de l’exercice des libertés syndicales, l’indignation devant les milliers d’interpellations, les centaines de détenus politiques et d’opinion…

Il traduit le rejet franc de la légalisation et de l’institutionnalisation de l’arbitraire via des amendements au code pénal qui visent à bâillonner et encamisoler la société algérienne.

En réalité, les premiers résultats du 12 juin courant renvoient aux raisons mêmes qui ont été à l’origine du déclenchement de la révolution du 22/02/2019 : le mépris et la hogra du pouvoir qui était en place, à l’égard de la majorité du peuple, l’écrasant sur le terrain politique économique et social sur fond de délabrement accéléré du pays et nul ne peut nier que ces raisons se sont exacerbées de façon effrayante.