«Ce sont les nouveaux riches de l’import-export et du siphonnage de l’argent public. Ces nouveaux riches ne sont pas la bourgeoisie nationale puisqu’ils n’ont hérité de rien. Le gouvernement n’a demandé aucun effort à ces nouveaux riches, il leur a juste donné des cadeaux.»
Louisa Hanoune n’est pas allée de main morte lors de son discours de clôture du comité central du PT hier à Zéralda. Elle parle d’austérité dirigée dans un seul sens, contre les plus démunis, et applicable uniquement à la population, alors que les plus riches et les oligarques continuent de spolier et dilapider l’argent des contribuables, notamment lorsqu’il s’agit de réguler les dépenses et les subventions des produits à haute consommation, tels que les carburants et les denrées alimentaires. Une mesure qui ne pénalise que ceux qui veulent travailler et enrichit ceux qui s’adonnent aux différents trafics et magouilles.
Elle considère qu’il y a une volonté féroce de détruire les richesses et les institutions productrices du pays pour les offrir pour deux sous et sur un plateau d’argent aux ennemis de la nation «une image subliminale où l’État et ses démembrements sont à la disposition des hommes d’affaires et que celui qui veut rester responsable doit faire acte d’allégeance. C’est le processus de capitalisation de toutes les institutions de la République», a-t-elle déclaré.
Sur la même lancée, elle annonce avec mépris, qu’en Algérie il existe des milliers de milliardaires «Ce sont les nouveaux riches de l’import-export et du siphonnage de l’argent public. Ces nouveaux riches ne sont pas la bourgeoisie nationale puisqu’ils n’ont hérité de rien. Le gouvernement n’a demandé aucun effort à ces nouveaux riches, il leur a juste donné des cadeaux» a-t-elle ajouté, avant de conclure ce chapitre en indiquant que son parti ne restera pas impassible devant ces dérives graves, et soutient que le combat continue contre les forces du mal qui veulent couler l’économie nationale, pour fructifier leur business à coups de milliards.
Elle tire la sonnette d’alarme et prévient que le peuple bouillonne, et qu’une petite étincelle peut à tout moment provoquer l’explosion. D’autant plus que ces barons de la mafia financière et économique ne s’empêchent pas d’arborer leurs signes de richesse mal acquise, sous le nez de la population éprouvée par les restrictions et les privations grandissantes.
Pour Louisa Hanoune, les solutions sont connues mais ne sont pas appliquées. Il s’agit de récupérer dans un premier temps nos placements auprès du FMI, rompre l’association avec l’Union européenne, qui jusqu’à présent n’a été d’aucun intérêt pour l’Algérie, et surtout mettre fin à la corruption, la bureaucratie, la surfacturation et la fuite des capitaux programmée, et enfin, promouvoir et ouvrir de vraies opportunités aux Algériens de travailler et d’investir.
Elle ajoutera dans ce sens, que le retour aux licences d’importation est une partie de la solution à apporter pour réduire la facture des importations, avec toutefois une condition de faire accompagner cette mesure par la création d’offices qui permettront le contrôle nécessaire.
Elle indiquera à ce sujet que l’ancien ministre du Commerce Amara Benyounès avait raison sur cette question, et précisera que cette proposition lui a coûté son poste, puisque cela allait hautement déranger les desseins mafieux de l’oligarchie en place.
Sur un autre plan, et réagissant aux sujets brûlants de l’actualité, la secrétaire générale du PT déclare en prenant soin d’indiquer qu’elle ne prend la défense de personne, que les accusations portées par le ministre de l’Industrie à l’encontre de l’homme d’affaires Issad Rebrab ne sont pas fondées. Et pour cause, l’importation de matériel rénové est autorisée par l’Etat, et l’interrogation serait de savoir comment le ministre de l’Industrie considère la situation du haut-fourneau de l’usine d’El Hadjar actuellement à l’arrêt, et qui plus est, ce matériel a été importé de Roumanie en tant que matériel rénové.
En matière de surfacturation, Louisa Hanoune soutient qu’«un homme d’affaires qui voulait produire en Algérie, faire travailler près de 8000 personnes et exporter, on ne peut que l’encourager».
D’un autre côté, la secrétaire générale du PT lance le défi aux pouvoirs publics de publier la liste de ceux qui surfacturent. D’autre part, elle déclare que son parti n’a aucun problème avec le FCE, mais dénonce l’attitude et les menaces de dépôt de plainte émises par son président, et lance un défi à ce dernier de mettre à exécution ses menaces, car elle confirme que son parti ne se taira pas.
Sur l’affaire Chakib Khelil, Louisa Hanoune qui revient sur la demande d’extradition émise par l’Etat algérien et soupçonne les pouvoirs publics de tentative de le blanchir et même de lui remettre un portefeuille, déclare que «l’essentiel est qu’il arrive à l’extrader, vous verrez qu’une fois en Algérie, c’est le peuple qui se chargera de son jugement».