Le bon travail qu’effectue Halilhodzic avec l’Algérie n’est pas passé inaperçu. Plusieurs clubs et sélections nationales rôdent autour de lui, malgré le fait que le Bosniaque est lié à la FAF jusqu’en 2014. On veut nous chiper Coach Vahid ! La Bosnie, le Qatar et le PSG sont intéressés par les services du sélectionneur algérien. Dans les couloirs de la FAF, on évoque, un peu avec crainte, mais surtout avec insistance, le double intérêt que les Qataris portent au technicien bosniaque.
En effet, les propriétaires qataris du PSG sont, selon certaines indiscrétions, très attirés par le profil de Vahid Halilhodzic. Kambouaré ne fait plus l’unanimité à Paris, tout comme le directeur sportif Leonardo. Les Qataris préparent une révolution. Beaucoup de monde pourrait être limogé. Dans cette perspective, certains actionnaires du club songent déjà à Vahid Halilhodzic. Mais d’autres actionnaires sont plutôt favorables au recrutement d’un entraîneur de plus grande renommée mondiale, comme Ancelotti, Benitez, Wenger ou Mourinho.
Une intervention pas tout à fait innocente dans L’Equipe
Les premiers, assure-t-on, font de leur mieux pour convaincre les seconds qui sont réfractaires à l’idée de reprendre Halilhodzic qui, pour rappel, a joué au PSG et en est devenu l’entraîneur par la suite. Aujourd’hui, le fait est que le retour de Coach Vahid au PSG est réclamé. Et comme par hasard, dans une récente interview accordée au journal L’Equipe, Vahid Halilhodzic s’est volontiers invité dans les débats qui font l’actualité du club parisien. Il s’est attaqué de manière frontale à Leonardo. «C’est un incompétent. Je ne comprends pas comment les Qataris ont décidé de lui donner autant de pouvoir. D’ailleurs, il l’a toujours été, et ce, depuis qu’il était joueur… Il n’attend qu’un faux pas de l’équipe pour renvoyer Kambouaré. Le mal au PSG, c’est lui…», a déclaré Vahid dans une intervention pas totalement innocente et dont on pourrait déduire son acceptation éventuelle de succéder à Leonardo.
Revenir à Paris par la grande porte
De plus, il n’est un secret pour personne que le Bosniaque a quitté le PSG par la petite porte, éliminé par les nombreux acteurs qui tiraient les ficelles au gré des intérêts du moment. Revenir par la grande porte ne l’incommoderait point. Surtout que Vahid a laissé bonne impression auprès des supporters. Il a réussi à hisser l’équipe du bas du classement pour la placer au deuxième rang derrière la grande équipe de Lyon. Il a aussi gagné la Coupe de France. Mais dans un club aussi agité que le PSG, comme du reste l’est l’OM, il a fini par être viré. Vahid ne l’a jamais digéré, il disait même avoir été trahi par ceux qu’il pensait être des amis. Il est parti avec «le sentiment d’un travail inachevé», disait-il.
Le Qatar le veut plus que tout
Mais ce n’est pas tout. Ainsi, la dernière visite de Vahid Halilhodzic au Qatar a été saisie comme une bonne opportunité pour tenter une approche avec lui. Profitant de sa présence à Doha, les responsables du sport dans ce pays lui ont fait visiter les installations sportives du pays, Aspire et Aspetar en premier lieu. Il a eu une longue discussion avec le président de la Fédération qatarie et s’est entretenu aussi longuement avec l’entraîneur en chef de la sélection qatarie. On ne sait pas si, durant ce temps-là, les Qataris ont fait une proposition officielle à Vahid ou pas, mais ce dont on est sûrs, c’est que les Qataris ont émis le vœu d’avoir quelqu’un de sa trempe à leurs côtés, dans la perspective de grandir à l’approche de la Coupe du monde 2022 que le Qatar organisera. Les milliardaires de ce pays ont donc besoin d’entraîneurs formateurs, de techniciens, de planificateurs et de consultants…
Il a refusé de commenter l’intérêt que lui porte la Bosnie
L’un de ces postes pourrait lui être proposé et l’argent ne sera pas du tout un problème pour stopper leur démarche, ils l’ont maintes fois démontré. En plus de ce double intérêt qatari, venant du PSG et du Qatar même donc, Vahid Halilhodzic intéresserait également la sélection de son pays, la Bosnie. L’élimination en match barrage de l’Euro 2012 face au Portugal de Cristiano Ronaldo a éjecté le sélectionneur en poste. Le nom qui revient le plus souvent dans la presse bosniaque, comme éventuel successeur de Safet Susic, n’est autre que celui de Vahid Halilhodzic. Quand on sait que ce dernier est très attaché à ses racines et qu’il a toujours rêvé de servir son pays natal, on pourrait se poser des questions. Hier, notre confrère Ennahar l’a justement interrogé pour lui demander s’il avait été effectivement contacté pour prendre la sélection de Bosnie. «Non, je ne ferai pas de commentaire là-dessus», s’est limité à dire Halilhodzic, avant de s’excuser et de mettre fin à l’entretien.
Vahid ne trahira pas celui qui est devenu son ami : Raouraoua
Mais comme on peut se poser des interrogations, on peut également se reprendre et croire que tout ça n’est que simple contact, petites touches ou intérêts non déclarés ouvertement. Et rappeler que la dernière décision revient à Vahid Halilhodzic. Il est tout à fait normal qu’un entraîneur de sa trempe soit convoité par des sélections et des clubs de grande réputation. Mais de ce qu’il nous a montré, Vahid Halilhodzic est un homme de parole et à principes. On l’imagine mal lâcher l’Algérie pour aller travailler ailleurs. Avant d’accepter l’offre de Mohamed Raouraoua, Vahid a pris 6 mois pour donner son OK. Il a bien étudié la situation et a pesé le pour et le contre avant d’accepter la proposition. Dans toutes ses interviews, conférences de presse ou déclarations aux médias algériens ou étrangers, il n’a pas laissé entrevoir le moindre signe laissant croire qu’il pourrait tourner casaque. Jamais il n’a dit ou insinué qu’il ne se plaisait pas dans son poste ou qu’il pensait quitter la sélection algérienne. Au contraire, il s’investit corps et âme dans sa mission. Le fait qu’il ait demandé des cassettes vidéo de la Gambie à visionner pour étudier son prochain adversaire et préparer son plan d’attaque ne laisse planer aucun doute sur le sujet. Vahid suit toujours avec grand intérêt l’actualité de nos internationaux et quand il parle de l’avenir de l’équipe nationale, il se projette sur les 3 ou 4 ans à venir. Ce sont des signes qui ne trompent pas et qui montrent que Coach Vahid n’a pas l’intention de trahir celui qui est devenu son ami, Mohamed Raouraoua.
A. B.