Les pièces antiques enfouites sous les sites archéologiques du pays sont de plus en plus ciblées par des réseaux de trafiquants bien structurés. Une véritable fortune à chasser, dont le gain se chiffre par des dizaines de milliards de centimes. En onze ans, pas moins de 11 000 pièces volées par des trafiquants sont récupérées par les gendarmes, suite aux enquêtes et opérations menées par les différentes sections.
Les gendarmes de la section de recherches de Rouiba viennent de faire avorter une importante tentative de trafic de 28 pièces d’antiquités de très grandes valeurs à l’est d’Alger, suite à l’arrestation de deux dangereux trafiquants, un propriétaire d’un magasin de vente d’anciens meubles, sis rue Didouche Mourad, en plein cœur d’Alger et son fournisseur, originaire de Rouiba, le nommé A.F, rapporte un communiqué de la cellule de communication de la Gendarmerie nationale.
Agissant suite à des renseignements faisant état d’un grand trafic d’objets antiques de très grandes valeurs à l’est d’Alger, dépouillés dans les sites archéologiques du pays, les éléments de la Gendarmerie nationale de Rouiba, ont très vite entamé des investigations en vue de faire tomber le réseau.
L’enquête des gendarmes a permis de localiser une personne qui faisait l’intermédiaire avec son complice, un commerçant d’objets d’antiquités sis à la rue Didouche Mourad, en plein cœur d’Alger.
Suite à ces premiers tuyaux, les gendarmes se sont rendus au magasin de vente de meubles anciens où les gendarmes ont découvert plusieurs objets de grandes valeurs qui remontent au 19e siécle avec des fiches techniques de chaque objet ancien, que le propriétaire de la boutique proposaient à la vente pour des cliens très spéciaux.
Parmi les anciens objets découverts avec leurs fiches techniques il y avait des sabres qui remontent à l’ancienne époque ainsi que des statuettes du 19e siécle, tient à préciser le communiqué de la Gendarmerie nationale. Suite à cette découverte, les éléments de la section de recherches ont arrêté le propriétaire du magasin. Ce dernier a été emmené au siège de la brigade de Rouiba pour interrogatoire.
C’est ainsi ce dernier a fini par passer aux aveux en dévoilant le nom de son fournisseur. Il s’agit d’une jeune personne demeurant dans la commune de Rouiba. C’est de chez cette personne que les objets d’antiquités attérissaient au magasin sis rue Didouche Mourad et qui, par la suite, sont vendus pour des clients étrangers, notamment des Européens.
L’identification de ce fournisseur a permis aux enquêteurs de Rouiba de l’interpeller, suite à une souricière qui lui a été tendue au centre-ville de Rouiba. Ce trafiquant expert en la matière a été coincé à bord d’un véhicule de marque Clio Symbol en possession d’une épée très ancienne et de plusieurs échantillons des fiches montrant les photos et l’historique de plusieurs objets d’antiquités, utilisés pour les montrer à ses clients afin d’arriver à conclure un marché.
Un marché qui consitait à vendre ces objets contre des sommes d’argent très considérables. Son arrestation, en flagrant délit, a dévoilé plusieurs secrets qui sont jusque-là cachés. En effet, ce trafiquant dénommé A.F, est avéré un vieux « routier » dans le trafic des objets anciens.
Il faisait cela depuis des années. Au cours de son parcours, il a vendu plusieurs objets de grandes valeurs, notamment des épées de haut de gamme qui remontent au 19e siécle. L’interrogatoire avec A.F a permis aux enquêteurs d’avoir d’autres détails intéressants. Ce trafiquant notoire a avoué aux gendarmes qu’il réceptionnait des objets d’antiquités d’une autre main et lui ne faisait que les vendre, à son tour, au profit du propriétaire du magasin de Didouche Mourad et gagner sa part d’argent.
Concernant le propriétaire du magasin de Didouche Mourad, ce dernier a avoué, aussi, qu’il avait déjà acheté deux anciennes épées auprès de son fournisseur de Rouiba et que d’autres objets très anciens, provienant également de la même personneetaient vendus dans sa boutique.
Suite à cette affaire, les gendarmes ont saisi l’ensemble des anciens objets qui se trouvaient dans la boutique de Didouche Mourad et ceux qui étaient entre les mains de A.F. Un véritable butin que les deux trafiquants avaient.
En tout, 28 pièces d’antiquités de différentes tailles, modéles et chacune indiquant une certaine époque qui remonte dans l’histoire de l’Algérie, parmi elle, une statuette en bronze qui remonte au 19 e siécle et deux statues de très grandes valeurs sous forme de plumes ont été transférés à l’Institut national de criminalistique et criminologie (INCC) à Bouchaoui afin de confirmer leurs grandes valeurs.
Après des analyses de l’ensemble des pièces, les gendarmes experts de l’INCC ont confirmé leurs anciennetés. Enfin, selon le communiqué de la cellule de communication, l’enquête se poursuivait toujours afin de localiser et identifier d’autres éventuels trafiquants qui pourraient faire partie du réseau. Une enquête qui, selon nos sources, va concerner plusieurs propriétaires des magasins de vente de meubles anciens d’Alger.
Sofiane Abi