Le projet n’a pas été remis au président de la république,Flou sur la révision de la Constitution

Le projet n’a pas été remis au président de la république,Flou sur la révision de la Constitution

La présidentielle de 2014 n’est qu’à quelques mois…

La Commission technique chargée d’élaborer le projet en question n’a pas achevé son travail. «Nous sommes en train de finaliser le rapport», a proprement déclaré Mme Fouzia Benbadis, membre de cette commission.

Ça traîne encore. Le projet de loi portant sur la révision de la Constitution est toujours en chantier. La Commission technique chargée d’élaborer le projet en question n’a pas achevé son travail. «Nous sommes en train de finaliser le rapport», a proprement déclaré Mme Fouzia Benbadis, membre de cette commission.

S’exprimant en marge du séminaire sur la démocratie, organisé, hier, par le Conseil de la nation, cette sénatrice a assuré néanmoins, que la commission a bien avancé dans son travail. «Nous avons fait un travail consistant. La commission constituée de juristes et d’experts a avancé d’une manière très importante dans son travail», a-t-elle ajouté. Installée en avril dernier, la commission composée de cinq juristes a mis du temps pour élaborer son rapport. Mme Benbadis certifie que la commission n’a à aucun moment arrêté ou suspendu ses activités.

A la question de savoir quand le rapport sera remis au chef de l’Etat, notre interlocutrice n’a avancé aucune échéance. «On le fera à la demande du président de la République», a-t-elle rétorqué avant d’ajouter qu’«aucun délai n’a été fixé pour la remise du rapport». Les déclarations de Mme Benbadis rajoutent du flou sur cette révision qui prend des allures d’Arlésienne.

De plus, ses déclarations suscitent de sérieuses interrogations et appréhensions. Qu’est-ce qui bloque ce projet? Suscite-t-il des controverses au sein de la commission? Le projet sera-t-il lancé dans l’immédiat ou tout simplement suspendu? Il y a quelques semaines, de hauts responsables se sont exprimés sur cette question, en soutenant que le rapport était fin prêt et qu’il serait remis au président de la République, dès la fin de sa convalescence. Or, jusqu’à présent le rapport n’a pas été remis au président de la République. A moins de six mois du rendez-vous de la présidentielle, le projet est toujours en cours d’élaboration.

Cette donne peut conforter la thèse du report de la révision d’autant plus que des partis le revendiquent ces derniers temps. Les observateurs de la scène politique estiment que tous les scénarios sont possibles. Certains d’entre eux pensent que le projet peut être révisé en recourant au prolongement du mandat actuel du président.

D’autres prévoient un report du chantier constitutionnel après le rendez-vous de la présidentielle. Sachant que le timing est trop serré et que la convocation du corps électoral doit intervenir 45 jours avant la date de l’élection, les observateurs considèrent que le projet doit être soumis au Parlement dans l’immédiat. Surtout qu’il ne s’agit pas d’un simple projet qui passera comme une lettre à la poste. Il s’agit de l’avenir des 38 millions d’Algériens. Beaucoup est attendu de la nouvelle Constitution qui doit apporter des solutions sur le plan politique, social et économique. Si l’on tient compte de l’annonce du président de la République qui a promis une révision profonde de la Constitution avant la fin de son mandat, on constate que les délais sont très courts.

Le projet de loi doit faire l’objet d’un Conseil des ministres avant sa transmission au Parlement. En attendant ce projet, l’institution parlementaire est en stand-by. Même la classe politique est suspendue à l’annonce de ce projet. Les partis attendent avec impatience de découvrir le contenu de la nouvelle Constitution. Ces derniers risquent de vider leur sac lors des débats sur la Constitution. Ils ont dénoncé leur marginalisation de l’élaboration du texte fondamental du pays. Les partis ignorent le moindre détail sur le contenu de la nouvelle Constitution.

Interrogée sur les changements apportés au texte fondamental, Mme Fouzia Benbadis n’a pas soufflé mot. «Vous allez constater les changements le moment venu», a-t-elle précisé tout en assurant que la commission a eu «une liberté totale d’agir». Concernant les critiques des partis qui estiment que la révision de la Constitution devait être confiée à une commission politique, Mme Benbadis dit ne pas partager cet avis. «Nous sommes dans une démocratie. Chacun a le droit d’exprimer ses positions», a-t-elle conclu.