Le projet de loi sur l’audiovisuel présenté aujourd’hui devant l’APN Les chaînes généralistes exclues

Le projet de loi sur l’audiovisuel présenté aujourd’hui devant l’APN Les chaînes généralistes exclues

La mouture qui sera présentée aujourd’hui par le gouvernement devant l’APN stipule que les services de communication audiovisuelle autorisés sont constitués de chaînes thématiques.

Ainsi, la possibilité de lancement de chaînes généralistes est accordée au seul secteur public. Cette disposition critiquée aussi bien par la classe politique que par les professionnels conduira, une fois adoptée, à la fermeture de toutes les chaînes privées.

L’APN a retiré, sous la pression du gouvernement, un amendement à la loi sur l’audiovisuel autorisant la création de nouvelles télévisions généralistes privées. La commission de la communication et de la culture de l’APN, qui a introduit les articles 5 et 17 du projet en question qui permettent d’élargir l’ouverture de l’audiovisuel aux chaînes généralistes, a fini par faire machine arrière.

Selon le site TSA qui cite le député Abdelghani Boudebouz, membre de la commission de la culture et de la communication, des pressions ont été exercées par le ministère de la Communication pour amener la commission à revoir cet amendement. Ce site indique qu’Abdelkader Messahel s’est déplacé, jeudi dernier, au Parlement pour tenir une réunion avec la présidente de la commission et le président de l’APN autour de cette question.

Selon le ministre, l’amendement introduit par les députés vient en contradiction avec l’article 63 de la loi organique sur l’information adoptée en 2012. Ce qui est complètement erroné, explique-t-il. «Certes, cette loi parle de chaînes thématiques mais n’exclut pas la création de chaînes généralistes», précise ce député. Toujours selon le même site, la présidente de la commission parlementaire «a fini par céder».

Au terme de cette réunion restreinte, la présidente de la commission de la culture et de la communication a décidé de supprimer l’amendement introduit par les membres de la commission.

La décision de la présidente de la commission est «non réglementaire», rappelle le député Boudebouz qui précise que la dernière réunion de la commission de la communication et de la culture s’est tenue le lundi 30 décembre. «Aucune autre réunion ne s’est tenue après cette date».

Le gouvernement a-t-il peur des chaînes généralistes qui échappent totalement à son contrôle ? Si pour la télévision El Khabar le projet est bien lancé, elle devrait commencer à émettre à partir du mois de mai prochain, pour celle d’El Watan la nouvelle loi risque de briser l’élan du projet.

En effet, le gouvernement Sellal et même ceux qui l’ont précédé ont refusé la création de chaînes généralistes. Celles qui se positionneront sur des thématiques précises (sportives, culturelles, etc.) seraient ainsi privilégiées.

Celles qui sont autorisées aujourd’hui (Echourouk TV, Ennahar TV, Dzair TV, Atlas TV, Djazairia, Numidia TV, Lindex TV et Hoggar TV) ont, depuis plus d’un an, dû revoir leurs projets en attendant les nouvelles règles. La réforme est une usine à gaz bureaucratique pour régler des comptes avec des adversaires politiques.

En réalité, la télé n’est plus seulement une affaire de gros sous, elle est devenue d’abord et avant tout un terrain de luttes de pouvoirs. A force de refuser par conformisme ou réflexe de classe, le pouvoir s’enfonce davantage dans sa médiocrité au point qu’un seul son de cloche est autorisé, celui du pouvoir en place. Les citoyens n’ont-ils pas le droit de juger par eux-mêmes les mérites de chacun ?