Le projet de loi électorale fait l’objet d’une polémique. Et ce sont précisément les articles 67 et 93 de ce texte, respectivement relatifs au nomadisme politique et à la candidature à la députation des ministres, qui constituent la pomme de discorde de la classe politique. Contacté hier par nos soins, M. Abdelhamid Si Affif, député FLN, fait savoir que la position du parti est claire.
Le maintien de l’article 93 est, selon lui, « une disposition qui peut faire objet d’une inconstitutionnalité ». Une idée qu’a défendue bec et ongles M. Belkhadem, secrétaire général du parti, au niveau du gouvernement. Enchaînant, M. Si Affif rassure que la décision ne souffre d’aucune ambigüité et, est loin de refléter une hégémonie politique qu’ont voulu adosser au FLN d’autres partis. En guise d’arguments, notre interlocuteur explique que « l’ensemble des membres de la commission juridique de l’APN ont opté pour la suppression de cet article et le FLN n’est représenté que de 13 membres sur 33 ». Même pour l’article 67, le FLN campe sur sa position. « Tout en s’opposant au nomadisme politique, la manière et la forme avec lesquelles ces propositions ont été faites sont aussi inconstitutionnelles », souligne le député du FLN. Et de se dire convaincu que « ce n’est pas une loi qui va enlever le statut de député à un élu qui a obtenu la confiance du peuple ». S’exprimant au nom du RND, Miloud Chorfi n’a pas écarté la possibilité de voir la loi électorale amendée « mais dans le même sens que l’esprit des réformes». Représenté par deux députés au niveau de la commission juridique, le Mouvement national d’espérance du Dr Mohammed Hadef, a un autre avis. Pour lui, ce projet de loi électorale, « tel qu’il a été adopté par le Conseil des ministres protège les élections, favorise, garantie la chance de participation aux prochaines élections législatives. Plus loin, il admet que ledit projet nécessite des amendements « justes et non pour dépouiller de la juste égalité des chances garanties par la constitution en vigueur ». Evoquant les deux articles qui suscitent des controverses, Dr Hadef exprime son refus de voir le projet de loi électorale « vidé de ses deux principaux articles… » D’autre part, le président du MNE demande « un vote juste de raison, honorant et protégeant notre démocratie et permettant des élections libres et surtout justes ». Entre ces avis diamétralement opposés, le Mouvement Nahdha tente de se situer au juste milieu. Contacté par téléphone, Mohammed Hadibi, chargé de communication fait savoir que le parti qu’il représente est contre la suppression de l’article 93 et le pour maintien de l’article 67.
Fouad Irnatene