L’Arlésienne
Les centres de formation en Algérie, c’est un peu comme l’histoire de l’Arlésienne, on en parle beaucoup depuis pas mal de temps du reste mais sur le terrain de la vérité, les clubs dits professionnels ne voient rien venir.
Pompeusement lancé par le ministre des Sports, Mohamed Tahmi himself, il y a de cela une année, le projet de construction de 35 centres de formation est resté au stade des intentions “d’el houkouma”. Aucune infrastructure n’est sortie de terre.
Pis encore, le poids de la bureaucratie (histoire de foncier et actes de propriété) continue à peser pour retarder chaque jour un peu plus la concrétisation “d’un projet prudentiel”, vieux maintenant de cinq ans déjà.
Pourtant, il s’agit bien là d’une pierre angulaire dans le plan de la réforme du football national. La construction des centres de formation connaît en vérité des tergiversations qui relèvent visiblement de l’absence d’une véritable volonté politique de mener le football à bon port. Sinon, comment expliquer que des projets beaucoup moins urgents avancent à une vitesse “très acceptable” pour reprendre l’expression d’un ministre, à l’instar de celui de la mosquée d’Alger alors que nos potaches footeux doivent encore attendre pour s’offrir un outil de travail incontournable.
Au début des années 2000, le Mali possédait déjà ses centres de formation.
Opérationnels et confiés à des pros dont des coopérants étrangers, ils ont rapidement servi de viviers pour des clubs français notamment. Idem en Côte d’Ivoire où la génération des Touré, Gervinho et autre Aurier, fraîchement sacrée champion d’Afrique, s’est distinguée d’abord par ses hauts faits d’armes à l’école de formation de l’ASEC Mimosas, avant de s’exiler sous des cieux beaucoup plus cléments. Ces deux pays-pilotes en Afrique ont-ils plus de moyens que l’Algérie ? Assurément pas mais davantage de volonté politique pour relancer le football local, certainement oui !
S. L.
