Le projet Belhaffaf-Ghazali à Sidi-M’Hamed sera relancé : La wilaya d’Alger au secours du “Titanic”

Le projet Belhaffaf-Ghazali à Sidi-M’Hamed sera relancé : La wilaya d’Alger au secours du “Titanic”

Abandonné depuis plus de deux décennies, transformé en lieu de débauche par les délinquants de tout acabit, le lotissement 112-Logements Belhaffaf-Ghazali, dans le quartier du 1er-Mai, représente l’exemple type des points noirs de la capitale pris dans l’engrenage des contentieux interminables.

À telle enseigne que ce projet ayant connu un échec dès son lancement a été surnommé “le Titanic”, du nom du fameux paquebot de luxe dont l’aventure est inscrite dans l’histoire universelle. Lancé en 1989 dans le cadre d’une promotion immobilière, le chantier a connu un arrêt au début des années 90. L’entreprise Eneric chargée de la réalisation de 112 logements, se trouvant en difficulté financière, a carrément abandonné le projet. La conjoncture de la décennie noire aidant, la carcasse, qui a atteint un taux d’avancement des travaux à 40%, est restée à ce stade jusqu’au début des années 2000.

Entre-temps, les souscripteurs, constitués en association Belhaffaf-Ghazali, ont pris langue avec l’APC pour la reprise de leurs “droits”, car, il faut le rappeler, les services communaux instruits par leur tutelle avaient refusé de discuter avec ladite association. La wilaya n’a, en fait, pas validé la délibération de 1989 présentée par l’association en remettant en cause l’attribution non équitable des logements.

De plus, la même tutelle ne reconnaît toujours pas l’association “non agréée”. Aussi, toutes les plaintes déposées par cette dernière ont été rejetées. L’affaire a donc été portée devant la justice. En réaction, l’association affirme “exister juridiquement et que la liste des bénéficiaire a été établie dans les règles”, mais c’est l’APC qui “a enfreint la loi en 2004 en détournant le projet de son but initial pour le transformer en partie en futur siège de la circonscription administrative de Sidi-M’hamed et le reste en centre des services publics”.

De son côté, l’APC précise que le contentieux qui l’oppose à cette association réside dans le fait que ledit projet lancé en 1989 “a connu un arrêt de plus de dix ans, l’entreprise chargée de sa réalisation était à court de ressources financières et n’était donc pas solvable. Ce qui, d’ailleurs, a conduit à sa dissolution. L’ancienne assemblée ayant pris connaissance du problème majeur a saisi la wilaya déléguée à cet effet et le projet a connu une autre vocation à caractère d’utilité publique. Il servira, en fait, de nouveau siège de la CA de Sidi-M’hamed, option qui a recueilli l’accord de la majorité des élus”. Quant à l’accord mis en avant par l’association, l’APC considère qu’il ne s’agissait en fait que “d’une feuille vierge non signée par les deux parties, sans aucune valeur juridique”.

Concernant l’annulation des décisions d’attribution, l’APC confirme avoir été “saisie par les services de la wilaya lui ordonnant de ne pas adopter la délibération du 23 novembre 1989, argumentant que l’opération de distribution n’était pas équitable et comportait des réserves, tout en rappelant que le transfert du projet vise l’intérêt général”.

Pour sa part, la wilaya d’Alger, tout en rejetant le recours de l’association parvenu après les délais, a précisé que contrairement à ce qui est prétendu, “les membres de cette dernière n’ont pas effectué de versement de réservation de leurs logements et que l’assiette foncière du projet appartient à la Direction des domaines non encore transférée”. Comme il y a lieu de savoir, explique la wilaya, l’APC, “contrairement aux dires de l’association, n’est, à aucun moment, intervenue pour changer la liste des bénéficiaires”.

De même, ajoute la même source, “il est aberrant de constater que l’association annonce un taux d’avancement des travaux de l’ordre de 60%, alors qu’elle n’a ni financé ni contribué au financement du projet”.

L’affaire qui oppose l’association 112-Logements Belhaffaf-Ghazali a finalement connu son épilogue au Conseil d’État qui a débouté l’association en 2009. La tutelle qui s’est penchée sur l’approbation de la délibération de 2006, portant la reconversion du projet de réalisation d’un programme de logements en projet d’utilité publique, à savoir le futur siège de la CA de Sidi-M’hamed, s’attelle actuellement à prendre attache avec la Direction des domaines en vue de procéder à l’affectation au profit de la wilaya du terrain en question.

Selon nos sources, c’est l’Ofares et le CTC qui sont chargés de réaliser le diagnostic de la structure existante, d’apporter l’assistance dans l’élaboration du programme surfacique, ainsi que celle ayant trait à l’élaboration du cahier des charges relatif au concours d’architecture.

A. F