Le professeur Kamel Senhadji l’a déclaré : «30 000 algériens vivent avec le virus du VIH»

Le professeur Kamel Senhadji l’a déclaré :  «30 000 algériens vivent avec le virus du VIH»

«Le nombre d’Algériens porteurs du virus du sida est d’environ 30 000», a estimé hier, le professeur Kamel Senhadji, directeur de recherches à Lyon, spécialiste du sida.

Invité au forum du quotidien DK News, le spécialiste se base dans ses déclarations sur les statistiques données récemment par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui avance que 0,1% de la population de la région du Maghreb et du Moyen-Orient vivent avec le sida.

Ce chiffre vient donc remettre en question celui donné par les officiels de notre pays et qui limitaient le nombre de personnes porteuses du sida à 6000 uniquement.

Les statistiques nationales restent en deçà de la réalité, particulièrement lorsqu’on sait que rares sont les personnes qui effectuent leur bilan sanguin régulièrement.

A cet effet, il rappelle l’importance du dépistage précoce et anonyme, puisqu’il existe des traitements antirétroviraux luttant contre le VIH, retardant par conséquent l’apparition du sida et réduisant la mortalité et la morbidité.

La prévention, qui passe notamment par les rapports sexuels protégés et la connaissance de son statut sérologique de manière à éviter les infections d’autrui, est le moyen de lutte le plus efficace, selon la même source.

Le problème qui se pose avec acuité justement en Algérie est, cependant, la rupture d’approvisionnement des médicaments, ce qui permet aisément la mutation du virus et rend le traitement de plus en plus compliqué.

Le professeur rappelle que les traitements développés augmentent l’espérance de vie des malades de 15 à 20 ans, mais cet avantage est remis en cause, lorsque les pénuries de médicaments persistent.

Dans le détail, le professeur Senhadji précise que le coût du traitement est d’environ 10 000 à 12 000 euros par an.

Ces mêmes produits existent en génériques, faits par les laboratoires pharmaceutiques de certains pays, comme l’Inde, qui appliquent des tarifs réduits, allant de 300 à 400 euros.

Concernant le vaccin, il déclare que des recherches sont en cours pour sa réalisation, mais qu’il ne sera disponible qu’à long terme.

Il reconnaît tout de même que le gouvernement algérien a fait un travail remarquable en termes de campagne de sensibilisation, notamment dans les établissements scolaires, les universités et même via les conférences et les journées d’études qui sont médiatisées par la presse écrite et audiovisuelle.

Cependant, la sensibilisation reste «difficile» en direction des toxicomanes. Le nombre de personnes vivant avec le VIH sida dans le monde est de 64 millions.

Transmis par plusieurs fluides corporels, comme le sang, les sécrétions vaginales, le sperme, le liquide pré-éjaculatoire ou le lait maternel, le sida est aujourd’hui considéré comme une pandémie ayant causé la mort d’environ 30 millions de personnes depuis 1981, date de la première identification de cas de sida.

Samira Azzegag