Il est le premier dirigeant victime du « printemps arabe » à comparaître en personne devant la justice et c’est la peine capitale qui a été demandée à son encontre. Jeudi 5 janvier, le procureur a réclamé la peine de mort pour l’ancien président égyptien Hosni Moubarak, accusé d’être responsable du meurtre de manifestants lors de la révolte contre son régime. Le raïs déchu est jugé depuis le 3 août dans le cadre des poursuites après la répression du soulèvement contre son régime début 2011, qui a fait officiellement quelque 850 morts.
« La loi prévoit la peine de mort pour le meurtre prémédité », a déclaré l’un des procureurs, Moustapha Khater, en réclamant la « peine maximale » lors des réquisitions du parquet devant le tribunal du Caire où est jugé l’ancien chef d’Etat. La peine de mort a également été requise contre l’ancien ministre de l’intérieur Habib Al-Adli et six ex-responsables des services de sécurité, jugés en même temps.
« LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE EST RESPONSABLE DE LA PROTECTION DU PEUPLE »
Un autre procureur, Moustapha Souleimane, a réfuté à l’audience l’idée que M. Moubarak ait pu ignorer les tirs contre la foule lors la révolte contre son régime. « Le président de la République est responsable de la protection du peuple, la question n’est pas seulement de savoir s’il a donné ou non des instructions pour tuer les manifestants, mais au-delà de ça de savoir pourquoi il n’est pas intervenu pour arrêter la violence contre ces manifestants », a-t-il déclaré.
Le procureur a également souligné que le ministre de l’intérieur de l’époque, jugé en même temps que l’ancien chef d’Etat, « ne pouvait pas donner des ordres de tirer sur les manifestants sans avoir obtenu des instructions de Moubarak ».
Autre chef d’inculpation de l’ancien président : la corruption. Des accusations qui visent aussi ses fils Alaa et Gamal, jugés en même temps que lui. M. Moubarak, dont le procès se déroule sous la protection d’un important dispositif de sécurité, est le premier dirigeant victime du « printemps arabe » à comparaître en personne devant la justice. Le procès a été ajourné aux 9 et 10 janvier. M. Moubarak et les avocats qui assurent sa défense plaident non coupable.