La classe politique ne manifeste, à ce jour, aucune réserve quant à la bonne marche du processus électoral.
Le processus électoral pour les législatives du 4 mai 2017, enclenché avec la convocation du corps électoral par le président de la République, se déroule dans un climat «étonnamment» serein, en comparaison avec les précédents rendez-vous. Une sérénité que le pays doit à un comportement, jusque-là exemplaire de l’administration.
Il faut dire que le premier acte dudit processus qui a consisté en la mise à jour du fichier électoral, au lendemain de l’installation de la Haute Instance indépendante de surveillance des élections (Hiise), a permis déjà d’entrevoir une volonté de l’administration de se rapprocher le plus possible des revendications des partis politiques.
D’abord suspectée de vouloir «gonfler» le fichier, l’administration a pu convaincre de nombreux acteurs politiques de sa bonne foi, en se conformant aux nouvelles règles édictées par la nouvelle Constitution. L’intervention de la Hiise dans cette phase du processus a contribué à «l’apaisement» d’une scène politique, habituellement très regardante aux «détails». Il n’en a pas été le cas, et c’est dans cette ambiance plutôt sereine que l’opération collecte des signatures des parrainages a été lancée. Cette phase jadis «problématique» s’est déroulée sans anicroches. Quelques failles ici et là, signalées par les partis en compétition, ont vite été colmatées grâce à l’intervention de la Hiise.
Cette étape a été un grand succès et aucune formation politique n’a trouvé à redire, concernant le comportement de l’administration. Cependant, beaucoup d’acteurs ont dénoncé le commerce des signatures. Une tâche qui participe à une baisse de crédibilité de la prochaine Assemblée populaire nationale, non pas à cause d’un interventionnisme de l’administration, mais en raison de l’intrusion de l’argent sale dans l’acte de candidature. Pour la première fois de l’histoire de l’Algérie indépendante, des cas de corruption ont été rendus publics et des coupables désignés, avec des conséquences judiciaires directes.
Il se trouve que les individus démasqués ne constituent qu’une petite minorité, sachant que le trafic est un secret de Polichinelle. Mais les arrestations des politiques et fonctionnaires corrompus constituent néanmoins un premier pas, disent les observateurs de la scène nationale. L’autre phase sensible du processus a consisté en la validation des candidatures par l’administration. Celle-ci a rejeté des dizaines de listes.
Mais le recours devant le tribunal administratif a permis d’en repêcher beaucoup. La justice a donc fait son travail, à la grande satisfaction des partis et autres candidats indépendants. C’est dire qu’au lendemain de la notification officielle de toutes les listes, le processus électoral entre dans sa phase active, sans que l’on n’ait enregistré la moindre plainte sérieuse. Cela traduit une maîtrise de la démarche par l’administration et l’institution judiciaire.
A quelques jours de l’ouverture officielle de la campagne électorale, force est de constater que la classe politique ne manifeste aucune réserve quant à la bonne marche du processus électoral. Les deux prochaines étapes sont, cependant, les plus cruciales, puisqu’il est question du déroulement de la campagne électorale sous l’oeil vigilant de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (Arav) et surtout de l’acte de vote lui-même, à travers la surveillance du scrutin, censée être assurée par les représentants des candidats, la Hiise et les observateurs étrangers.