Le procès du détournement de carburant à Naftal renvoyé au 2 octobre L’expertise a confirmé des « pertes quotidiennes »

Le procès du détournement de carburant à Naftal renvoyé au 2 octobre L’expertise a confirmé des « pertes quotidiennes »

L’affaire remontent à l’année 2012 lorsqu’une enquête a été déclenchée par les enquêteurs de la police judiciaire de la sûreté de daïra d‘Hussein-Dey sur la base d’un renseignement concernant les sorties suspectes de camions-citernes de nuit de la station du Caroubier.

Le procès de l’affaire de détournement d’importantes quantités de carburant au niveau de la station de Naftal du Caroubier a été renvoyé, hier, par la présidente du pôle judiciaire spécialisé de Sidi M’hamed, Salwa Derbouchi. La magistrate a accédé à la demande de la défense des accusés qui a constaté l’absence de quelques témoins et d’avocats de la défense. 24 accusés, dont 19 en détention, ont comparu devant la cour. Ils sont poursuivis pour « association de malfaiteurs, faux et usage de faux, abus de fonction et dilapidation de derniers publics ». Le procès s’est ouvert vers 9h 30.

La salle qui a abrité l’audience était archicomble. Les familles des accusés, des témoins et une dizaine d’avocats étaient présents. L’audience a été marquée par la forte présence de policiers qui ont interdit l’accès à la salle d’audience au curieux. La juge a commencé par l’appel des mis en cause. Ils étaient 19 accusés placés sous mandat de dépôt, deux avaient constitué des avocats qui n’étaient pas présents à l’audience. La partie civile, en l’occurrence le représentant de Naftal, était, par contre, dans la salle. Des témoins auditionnés lors de l’enquête ont brillé par leur absence ainsi que deux autres accusés en liberté provisoire. Face à cette situation, la cour a décidé du renvoi de l’affaire pour la semaine prochaine.

Le tribunal a ordonné la présence des parties absentes. L’avocat de l’un des détenus, maître Amine Benkraouda, a expliqué, dans une déclaration à la presse, que l’expertise effectuée par l’unité de Naftal a confirmé « l’absence de préjudice causé à la société ». Toutefois, le rapport fait état « de pertes quotidiennes de quantités de carburant suite à l’adoption d’une gestion traditionnelle. L’expertise affirme ainsi qu’il n’y a pas eu de détournement », précise l’avocat. Il est à rappeler que les faits de cette affaire remontent à l’année 2012 lorsqu’une enquête a été déclenchée par les enquêteurs de la police judiciaire de la sûreté de daïra d‘Hussein-Dey sur la base d’un renseignement concernant les sorties suspectes de camions-citernes de nuit de la station du Caroubier. Deux camions ont été alors interceptés dans un barrage.

L’audition des mis en cause a fait ressortir un détournement de grandes quantités de carburant de la station pour la revente au marché noir. Un suspect, arrêté par la police, en flagrant délit de transport de 27.000 litres de carburant vers une station privée, a avoué qu’il touchait la somme de 10 millions de centimes pour chaque « mission ». L’enquête de la police a révélé que les mis en cause engrangeaient des sommes importantes dans ces opérations de « trafic ». Des agents de sécurité facilitaient l’approvisionnement des camions en carburant au niveau du couloir N° 4, sans le moindre contrôle et ce, moyennant une somme de 5 millions de centimes. Selon l’enquête de la police, 500.000 litres d’essence ont été détournés de 2010 à 2012.

L’accusé principal repondrait aux initiales de N. M., chef de la sécurité au niveau de ladite station. Ce dernier, selon les aveux de son complice, L. A., chef de section chargé de la sécurité la nuit, procédait à la falsification des factures du carburant détourné au profit de stations privées. Des gérants de stations-service privées à Chéraga et Ouled Fayet sont poursuivis pour complicité.

Neïla B.