Le problème devient récurrent, La communication en crise !

Le problème devient récurrent, La communication en crise !
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Au lieu de se retrouver au cœur d’une communication de crise, le crash du vol AH 5017 s’est embourbé dans une crise de communication. Un problème devenu récurrent quand il s’agit de l’Algérie (exemple de Tiguentourine), et qui s’est finalement, encore une fois, confirmé jeudi dernier.

Que ce soit les familles des passagers, les journalistes, ou tout simplement les citoyens avides d’informations, il était très difficile de se retrouver devant le flux d’informations provenant des sites d’informations, des agences de presse, des chaînes d’infos continus, ou encore des réseaux sociaux.

Voilà, la disparition d’un avion espagnol, affrété par la compagnie nationale algérienne, qui a décollé d’un aéroport burkinabé, qui a disparu dans l’espace aérien malien avec à son bord des passagers représentant plus de 15 nationalités. C’est dire qu’il s’agit carrément d’une affaire mondiale, qui devait attirer l’attention de millions de personnes à travers les continents. Mais du côté algérien, on s’est contenté du service minimum, avec en plus des fausses informations non démenties. Il s’agit, ici, essentiellement, de la communication au niveau de la compagnie nationale et également au niveau ministériel.

Air Algérie, qui a pourtant un département de communication, installe, le temps d’une journée, son chef de division commerciale, Zoheir Houaoui, comme porte-parole. Il a animé au niveau de l’aéroport quelques points de presse depuis jeudi matin. En réalité le “porte-parole” ne faisait que lire des communiqués de la compagnie aérienne algérienne d’ailleurs repris en même temps par l’APS. Ainsi Air Algérie donne le nombre de 119 passagers dont 7 membres de l’équipage.

La compagnie espagnole Swiftair, propriétaire de l’avion MD83, annonçait pourtant qu’il y avait 116 passagers dont 6 membres d’équipage. Air Algérie n’a pas démenti et a laissé le doute s’installer au fil des heures. Ce n’est pas la seule incertitude de la journée de jeudi. La Com made in Algeria n’avait donc que deux visages : un porte-parole et l’APS pour reprendre ses communiqués.

Rien de plus. Même le numéro d’urgence mis en place pour les familles des passagers ne donnait aucune information si ce n’est : “On attend plus de détails.”Une communication de crise devrait pourtant prévaloir sur la présence sur tous les médias, et surtout la Toile. Le web, en tant que support d’information, est une nécessité absolue pour toutes les institutions de par le monde. Une vérité reconnue partout ailleurs, mais visiblement pas en Algérie.

Depuis jeudi matin plusieurs médias étrangers, et même algériens, se sont fait avoir par des informations publiées par des faux comptes d’Air Algérie, sur twitter et sur Facebook. Même un site, appartenant vraisemblablement à des employés de la compagnie, était considéré comme une source. En réalité, la présence d’Air Algérie sur le web ne dépasse pas son site officiel : www.airalgerie.dz consacré uniquement au programme des vols. Point de communication de crise ou de “paix”. Pas d’écho de la compagnie ! On devrait normalement s’attendre à en trouver au niveau du gouvernement, surtout que plusieurs officiels étrangers sont montés au créneau. Trois officiels algériens sont intervenus dans cette crise. Abdelmalek Sellal, en milieu de journée, Amar Ghoul, vers 19h, et Ramtane Lamamra, en soirée. Une précision s’impose néanmoins, le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères ont fait leurs déclarations “au passage”, soit en marge de leurs activités du jour, qui n’avaient aucune relation avec le crash. Seul le ministre des Transports, Amar Ghoul, s’y est consacré, mais plus de 15 heures après la disparition de l’AH 5017.

S. K.