Le sac de 50 kilos de ciment est cédé à Oran à plus de 700 dinars ces derniers jours alors qu’il est facturé à 340 dinars à la sortie d’usine, soit plus du double. Cette situation, périodiquement provoquée par les as de la spéculation, n’est pas sans faire rager ceux qui ont engagé des travaux. Pis encore, cela est aussi annonciateur d’un retour de la mafia du ciment…
15 Septembre 2013, La voix de l’Oranie Imprimer Envoyer cet article à un ami Diminuer la taille du texte Augmenter la taille du texte
Effectivement et à titre d’exemple, des transporteurs se transforment en commerçants versant dans l’informel du ciment et du plâtre car ils réussissent à obtenir des bons d’enlèvement en 2ème ou 3ème main et les postes de contrôle routier ne peuvent que constater le délit. “Le marché informel fait des ravages.
Les pouvoirs publics sont incapables de faire respecter les prix”, déclare un revendeur de ciment qui affirme que sa marge bénéficiaire est infime. Pourtant, les cimenteries Lafarge et ASEC Zahana qui se trouve à 7 km de la première, sont toutes les deux, situées dans un rayon de 15 km de la wilaya d’Oran mais la pénurie persiste.
Une première dans le pays où deux cimenteries qui se trouvent côte à côte et dans une même et seule wilaya et où la concurrence ne fait pas baisser les prix pour autant. L’astuce privilégiée de la mafia du ciment reste néanmoins la possession de la carte du transport de marchandise, mais en réalité, ceux-ci restent les intermédiaires des barons.
Ce stratagème, manipulé par les mêmes barons de ce créneau malhonnête, dure depuis 1996. Un grand nombre de transporteurs, titulaires uniquement de la carte du transport, alors qu’ils achètent auprès de clients fictifs des usines, les bons d’enlèvements ou les bons de commandes pour le chargement de ciment ou du plâtre et de fausses factures de commerçants privés en matériaux de construction, pour pouvoir circuler entre les wilayas.
Une fausse facture coûte entre 200 et 500 Da et ce document est exhibé aux postes de contrôle sur les routes. Indiquant que la marchandise est achetée auprès d’un grossiste au prix légal et régulier avec la destination de la wilaya choisie.
Quant aux transporteurs qui activent à l’intérieur de la wilaya d’Oran par exemple, ils disposent chacun d’un réseau de clients revendeurs ou détaillants qui préfèrent réceptionner le produit sous des faux noms qui leur permettront toujours de se dérober du fisc.
Cependant, les prix sont tellement majorés que les auto-constructeurs pris à la gorge et pour ne pas retarder les travaux de construction, sont contraints de payer les prix imposés par ces racketteurs.
La direction du commerce d’Oran, pour sa part, indique que ses inspecteurs de la qualité et des pratiques commerciales avaient constaté, l’année dernière, que deux opérateurs économiques n’avaient pas de registre de commerce mentionnant l’activité du ciment, d’autres n’avaient pas de locaux ou ne présentaient pas de factures….
Cette opération de contrôle a touché 85 opérateurs économiques, activant dans le circuit de la distribution des matériaux de construction, 21 infractions ont été constatées et leurs auteurs poursuivis en justice.
Rappelons par ailleurs que 8.235 tonnes de ciment, importées de Grèce, ont été refoulées en juin dernier par les services chargés du contrôle de la qualité du port d’Oran. Ce ciment conditionné dans des sacs de 50 kg ne portait aucune information relative à l’identification du numéro du lot.
Mehnane A