La hausse des prix des viandes blanches devrait se poursuivre en attendant la réorganisation de la filière avicole par ses propres acteurs avec la participation de l’Etat. Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a affirmé que la crise qui secoue la filière avicole risque de perdurer davantage. «L’envolée des prix des aliments de la volaille sur le marché international, plus spécialement le maïs et le soja, a de beaux jours devant elle. Cette flambée des prix peut se prolonger jusqu’au printemps 2013», a-t-il averti.
Les producteurs eux parlent de la poursuite du renchérissement des prix des aliments pour plusieurs années à venir. Ces prévisions sceptiques et ces craintes ont poussé le département de Rachid Benaïssa à programmer une réunion de concertation et débat du comité interprofessionnel de la filière avicole, hier, au siège du ministère. Le but est de cerner avec précision les mesures d’aide et de soutien, loin de l’assistanat, a-t-il été souligné. Le ministre a exprimé l’engagement du gouvernement pour restructurer et encadrer cette filière. «L’aide ira aux investisseurs dans la filière», a-t-il déclaré en proposant aux différents acteurs de la filière, producteurs, importateurs, transformateurs, chefs d’abattoirs et vendeurs, de créer des groupements d’intérêt commun. Une façon de réunir l’ensemble des intervenants pour travailler en synergie et couper la route aux spéculateurs et aux intrus.
Le ministre affirme que les solutions et les expériences existent mais «on doit trouver ensemble les meilleures solutions, on veut connaître les solutions qui sont proposées essentiellement par les professionnels de la filière», a-t-il dit en insistant sur la nécessité de défendre la filière avicole.
Dans le détail, Benaïssa affirme que la filière regroupe 35 000 producteurs, avec un chiffre d’affaires annuel de 1,5 milliard de dollars et des postes d’emploi direct et indirect de 100 000 à 300 000 personnes. Sans parler autant des 330 producteurs d’aliment, d’où la nécessité de sauvegarder la filière en question.
De leur côté, les producteurs et les intervenants dans la filière ont émis plusieurs propositions tout en énumérant les problèmes auxquels se trouve confrontée la filière. Ils réclament la réhabilitation des bâtiments et des équipements avicoles avec l’aide de l’Etat, pour assurer un meilleur rendement et éradiquer les hangars classiques non rentables techniquement. Ils demandent, en outre, l’exonération des impôts pour assurer un impact positif sur les prix des produits avicoles. Ils sollicitent également le gouvernement pour trouver une formule afin de les aider à supporter la flambée des prix du soja et du maïs, une augmentation de 1000 DA qui à leurs yeux est «insupportable». Des producteurs ont demandé la suppression de la TVA pour toute la chaîne. Le ministre n’était pas contre mais il a demandé des garanties. «Si on vous accorde de tels avantages, est-ce que vous allez soulager le consommateur ?», s’est-il interrogé en faisant rappeler aux présents «qu’en 2009, on a supprimé la TVA, mais deux mois après, on a été surpris par une flambée des prix de la volaille».