Qui veut créer les émeutes du pain?
Cette commission est composée de représentants des ministères du Commerce, de l’Agriculture et du Développement rural (Madr) et des Finances.
La commission multisectorielle devant plancher sur le prix de la baguette de pain suite aux doléances formulées par les boulangers d’Algérie, statuera demain mercredi sur le prix du pain.
Contacté par nos soins, Youcef Kalafat, président de la Fédération des boulangers (FNB), affiliée à l’Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) que préside Salah Souilah, nous a informés que la commission intersectorielle doit rendre son verdict demain mercredi. Le ministre du Commerce «avait reconnu la légitimité de nos doléances qui devraient être prises en charge par le gouvernement qui tranchera sur le dossier à la mi-juin», avait indiqué Kalafat à la presse le 13 avril passé. Ladite commission est composée de représentants des ministères du Commerce, de l’Agriculture et du Développement rural (Madr) et des Finances. Le groupe industriel Eriad, l’Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic) et les représentants des minoteries SIM et Amar Amor sont également membres de cette commission. Celle-ci avait effectué en mars dernier des visites d’inspection et d’information chez les boulangeries dans toutes les wilayas du pays pour évaluer le prix réel de la baguette de pain. Celle-ci subventionnée par l’Etat et le prix fixé à 7,5 et à 8,5 DA pour le pain amélioré, est resté inchangé depuis 1996 rappelle-t-on.
D’autre part, l’autre organisation des boulangers, le Comité national des boulangers (CNB), que préside Maâmar Hentour, a rejeté la proposition du ministère du Commerce qui consiste à fournir aux boulangers une farine à «fibres» qui affiche un meilleur prix, pour la confection du pain subventionné. En contrepartie, les prix actuels du pain seront maintenus. Cependant, selon une information publiée par notre confrère arabophone El Khabar, qui cite des spécialistes en la matière, cette farine présente plusieurs inconvénients. L’un d’eux est esthétique car le pain fabriqué avec cette farine sera «noir» aussi, sa commercialisation pourrait rencontrer moult difficultés, même si ses qualités nutritives sont pareilles.
Le CNB précise, d’autre part, que l’autre problème est que cette farine n’est utilisable que dans les anciens fours, alors que 80% des boulangers disposent actuellement de matériels modernes inadaptés à l’utilisation de cette farine. En plus, toujours selon le même journal, la fabrication du pain avec cette farine, estiment les boulangers, nécessite des techniques non maîtrisées par la majorité des minotiers qui sont jeunes et qui ne connaissent point cette technique d’antan.
Si le prix du pain n’est pas augmenté, le ministère du Commerce fera-t-il le pas pour baisser le prix de la farine cédée aux boulangers?
Wait and see.