Le prix du ciment flambe

Le prix du ciment flambe

Les spéculateurs font main basse sur le marché des matériaux de construction

Le prix du sac de ciment a pris des ailes ces derniers jours, pour atteindre la barre de six cent cinquante dinars après avoir connu une légère baisse qui n’a duré que quelques semaines, sans jamais descendre au-dessous de 420 DA.

Les barons de ce matériau en ont décidé ainsi, contraignant les constructeurs et les citoyens qui procèdent aux travaux de finition de leurs habitations, à subir leur diktat.

Les spéculateurs se moquent éperdument des multiples mesures de régulation, de contrôle et d’inondation du marché pour mettre fin à la spéculation. Des mesures annoncées à maintes reprises et à tambour battant par les autorités concernées mais qui, sur le terrain, sont restées inefficaces. Des mesures qui n’ont rien donné de concret, hormis la perte de confiance des citoyens qui, à force d’espérer, ont fini par perdre les repères.

Un citoyen vivant à l’étranger a profité de quelques jours de congé pour rentrer au pays et entreprendre des travaux de maçonnerie dans son habitation afin de pouvoir y passer les vacances d’été avec ses enfants. Il a fini par abandonner cette idée. «C’est incroyable, nous a-t-il dit.

J’ai trouvé du ciment chez des revendeurs à Sid El-Bachir qui m’ont laissé entendre qu’il était vendu alors qu’en réalité, ces derniers attendent une hausse des prix. Je me suis rendu au lieu-dit ‘la traverse’ pour acheter deux sacs, au prix de six cent cinquante dinars l’unité pour effectuer quelques travaux.

C’est purement et simplement du vol et ces actes n’échappent à personne», a-t-il conclu. Une autre personne, indignée et scandalisée par ces prix qui n’obéissent à aucune logique, s’est interrogée sur le million de tonnes de ciment que l’Etat a décidé d’importer pour casser les prix et, particulièrement, sur l’absence d’un contrôle efficace ou plutôt d’une lutte sans merci contre les spéculateurs.

«Pour mettre en application la loi obligeant les citoyens à finir les travaux de construction de leurs habitations, des brigades d’inspection ont été créées. Elles activent sur le terrain.

Pourquoi ne pas faire la même chose pour contrôler et réprimer ceux qui font saigner à blanc les citoyens ? Ce n’est ni difficile ni impossible à faire», a tenu à préciser cette personne.

A. Bekhaïtia